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Actualités - CHRONOLOGIE

CONCERT - À l’amphithéâtre Aboukhater (USJ) Musique de chambre entre déchirure et harmonie

Les concerts des mardis soir présentés par le Conservatoire national supérieur de musique vont bon train. Avec un public immuablement fidèle, par temps serein ou turbulence sociopolitique… Une salle relativement pleine à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ), pour applaudir la prestation fort appréciée de trois interprètes familiers aux mélomanes libanais. Vêtus de noir, trois musiciens se retrouvent sous la flaque de lumière, avec un programme concis et intense, alliant en toute subtilité les éclats rougeoyants de la musique de Tchaïkovsky et l’harmonieuse élégance des pages de Mendelssohn. Soirée en teintes pastel et tendres, avec des moments emportés par un certain romantisme, placée sous le signe d’une musique de chambre aux contours maîtrisés, avec Roman Storojenco au violoncelle, Ondin Brezeanu au violon et Walid Moussallem au clavier. Ouverture avec un tendre et diaphane Nocturne du plus cosmopolite des compositeurs russes, Piotr Illitch Tchaïkovsky. L’archet du violon ouvre, avec des tonalités languides et plaintives, les portes veloutées de la nuit. Tonalités révélant en phrases à la fois tourmentées et mélodieuses les chemins secrets de celui qui fut hanté par une passion déchirante qui le dépassait… Une narration dans le velours de la nuit qui se termine à l’unisson par les trois instruments, sur un soupir aussi insaisissable qu’une caresse. Plus vibrant et habité par un souffle véhément est l’air du duo de Liza et Polina tiré de La dame de pique, toujours de Tchaïkovsky, russe dans son inspiration jusqu’à la moelle des os. Pour conclure, un Chant d’automne empreint de gravité et de mélancolie. Avec des reflets d’un bonheur improbable. Merveilleuses sonorités de la musique de Tchaïkovsky, où le feu couve toujours sous la cendre : on perçoit les éclats rougeoyants des passions indomptables, mais le feu s’estompe vite pour ne laisser que la réconfortante chaleur d’une frileuse rêverie. Avec Félix Mendelssohn, on aborde d’autres rivages, plus sereins certes mais tout autant habités de passion et de remous intérieurs dans cette brillante narration intitulée Trio op47 pour violon, violoncelle et piano. Quatre mouvements (allegro, andante, scherzo et finale) pour traduire toute la beauté de la phrase mendelssohnienne dans ses élans de vivacité, d’agitation, de sérénité, d’harmonie. Débordements, déchaînements et moments paisibles d’une musique que Schumann portait aux nues. Avec une part singulièrement belle réservée au clavier, car Mendelssohn avait une prédilection particulière pour cet instrument à qui il confia ses plus belles confidences et l’on évoque, bien entendu, ces merveilleuses pages de Romances sans parole. Un tonnerre d’applaudissements pour une heure de musique, offerte en un double bonheur d’écoute et d’interprétation. Un « bis » généreusement offert par les artistes et la magie, comme un parfum pénétrant, flotte encore sur scène... Edgar DAVIDIAN
Les concerts des mardis soir présentés par le Conservatoire national supérieur de musique vont bon train. Avec un public immuablement fidèle, par temps serein ou turbulence sociopolitique… Une salle relativement pleine à l’amphithéâtre Aboukhater (USJ), pour applaudir la prestation fort appréciée de trois interprètes familiers aux mélomanes libanais. Vêtus de noir,...