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Actualités - CHRONOLOGIE

Les organismes économiques tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme L’économie libanaise résistera-t-elle encore une fois aux tribulations de la classe politique ?

L’échec des différentes parties à s’entendre sur un président n’est pas sans raviver les craintes portant sur l’impact de la crise politique sur la situation économique et financière du pays. En attendant une percée politique qui puisse libérer le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve actuellement, les organismes économiques et syndicaux tiennent des assises élargies aujourd’hui, pour tirer la sonnette d’alarme et appeler le Parlement à élire un président de la République dans les plus brefs délais, afin d’épargner au pays une aggravation dramatique de la crise économique. Les représentants du patronat et des travailleurs devraient également mener une série de contacts avec les parties concernées pour leur exposer la situation actuelle au niveau des marchés financiers et de l’économie en général, et les mettre en garde contre les retombées délétères de la crise politique sur l’activité économique. Par ailleurs, interrogé par l’agence al-Markaziya, l’économiste Ghazi Wazni a affirmé que « la crise politique aura des retombées limitées sur l’économie, tant que des troubles sécuritaires ne menaceront pas la stabilité du pays ». « Par contre, les marchés financiers encourent de grands risques en cas de confrontation ouverte », a-t-il ajouté. L’économiste a également estimé qu’« il est normal que la demande de dollars américains augmente dans le contexte actuel et que les actions Solidere perdent quelque 5 %, vu l’inquiétude des différents agents face à l’exacerbation de la crise politique ». Il a toutefois noté que « cette demande a été limitée, en dépit des pressions que connaissent les marchés de devises ». « Les pressions devront se poursuivre à court terme, mais elles demeurent restreintes en comparaison avec les tensions que les marchés ont subies au lendemain de l’assassinat de Rafic Hariri ou pendant la guerre de juillet », a-t-il poursuivi. En cas de crise avérée sur le terrain, Ghazi Wazni a considéré que « les marchés connaîtront une récession fulgurante ». « Ceci commencera par une augmentation substantielle des conversions en dollars des dépôts en devises, à hauteur de quelque 3 milliards de dollars. D’où le fait que la dollarisation qui est aujourd’hui de 76 % atteindra les 80 % des dépôts. L’on pourrait également assister à une fuite des capitaux qui mettra en difficulté les placements des banques commerciales auprès de la Banque du Liban », a-t-il souligné. Ces développements n’iront pas sans affecter le Trésor public. En effet, « l’État doit honorer des paiements d’intérêt et des remboursements à hauteur de 4 milliards de dollars et le secteur bancaire exigera une rémunération plus élevée pour rallonger la maturité de ces titres souverains », d’après l’économiste. Quant à la solidité du secteur bancaire, Ghazi Wazni a estimé que « les banques libanaises ont tous les moyens pour résister à une crise éventuelle, eu égard au fait que leurs bénéfices ont crû de 11 % l’année dernière ». « Une crise éventuelle nuirait davantage au secteur industriel et commercial, car les banques ont adopté une série de diversification des risques et quelque 20 % de leurs ressources sont d’origine externes », a-t-il enfin conclu.
L’échec des différentes parties à s’entendre sur un président n’est pas sans raviver les craintes portant sur l’impact de la crise politique sur la situation économique et financière du pays. En attendant une percée politique qui puisse libérer le pays de l’impasse dans laquelle il se trouve actuellement, les organismes économiques et syndicaux tiennent des assises...