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Le musée d’Orsay fait redécouvrir Hodler, le plus grand peintre suisse

Le musée d’Orsay, qui poursuit sa politique de redécouverte des grands peintres des écoles européennes, remet à l’honneur cet automne un des plus grands peintres suisses, Ferdinand Hodler (1853-1918), figure majeure du symbolisme. Après le Danois Willumsen l’an dernier, Orsay présente, du 13 novembre au 3 février 2008, quelque 80 tableaux du plus important peintre suisse du tournant du siècle, Ferdinand Hodler, « considéré de son vivant comme l’un des chefs de file de la modernité », a expliqué la commissaire de l’exposition Sylvie Patry à l’AFP. L’exposition bénéficie de prêts des musées de Genève, Berne et Zurich et de nombreux collectionneurs privés, et du prêt exceptionnel de La Nuit (1889-1890), une des œuvres majeures de l’artiste « qui ne quitte jamais le musée de Berne », selon Mme Patry. Né à Berne en 1853, ayant vécu à Genève jusqu’à sa mort en 1918, Hodler est le créateur d’une « peinture novatrice et originale » qui s’est exprimée dans tous les genres, portraits, paysages, figures ou grands décors, dit-elle. Né dans un milieu pauvre, à l’écart de tous les grands centres artistiques, Hodler a appris la peinture chez son beau-père « qui était peintre d’enseignes ». Il y apprend le métier et a « immédiatement l’ambition d’être un grand peintre. Il part, à pied, à Genève », centre artistique du pays, pour étudier chez Barthélémy Menn, élève d’Ingres et ami de Corot. Dès ses débuts, les toiles qu’il expose seront marquées par les grandes lignes de force de sa peinture, « le rythme, la recherche de symétrie, la primauté du dessin », selon Mme Patry. En 1891, il expose La Nuit, une grande composition de trois mètres de large, qui fait scandale et est retirée de l’exposition municipale à Genève. Le tableau « choque, il est trop réaliste. On y voit des corps endormis, enlacés. En haut à gauche, ils sont trois. Plus bas, il y a sa compagne. À droite, sa femme légitime. La chair est très présente ». Au milieu, le peintre est réveillé par une ombre noire qui symbolise la mort. Hodler va agir comme Courbet, qu’il admire, l’avait fait en son temps. Il expose le tableau dans une salle voisine, fait payer l’entrée. Les revenus lui permettront d’aller le présenter à Paris, où il est remarqué par Puvis de Chavannes et Rodin. L’exposition, qui mêle les parcours chronologique et thématique, présente les grandes peintures symbolistes où les figures deviennent universelles, comme celles des vieillards qui vont vers la mort dans l’Eurythmie, simplement drapés de grandes robes blanches, sans notations historiques ou anecdotiques. Dans ses splendides paysages, Hodler veut « retrouver l’ordre de la nature », dit Mme Patry. « C’est le contraire d’une peinture impressionniste, qui restitue un site à un moment donné », dit-elle. Hodler au contraire « s’imprègne de l’esprit d’un lieu, qu’il soit mont Blanc ou lac Léman, en respectant ses données géographiques. Il veut rendre la loi de la nature », en renforçant les effets de symétrie et de répétition. Au fur et à mesure, « on va de plus en plus vers la simplification, vers l’essentiel ». Et La chaîne du mont Blanc à l’aube, de 1917 (collection particulière) n’est plus « qu’un paysage réduit à l’organisation de bandes », dit-elle. À côté d’un ensemble de photographies de l’artiste dans son atelier, l’exposition présente une œuvre contemporaine du peintre suisse abstrait Helmut Federlé. Fabienne FAUR (AFP)
Le musée d’Orsay, qui poursuit sa politique de redécouverte des grands peintres des écoles européennes, remet à l’honneur cet automne un des plus grands peintres suisses, Ferdinand Hodler (1853-1918), figure majeure du symbolisme.
Après le Danois Willumsen l’an dernier, Orsay présente, du 13 novembre au 3 février 2008, quelque 80 tableaux du plus important peintre suisse...