À la Coopérative des fonctionnaires de l’État, les usagers repartent avec un sourire aux lèvres

Une visite à la Coopérative des fonctionnaires s’imposait. Décrite comme l’élève modèle du ministère d’État pour le Développement administratif, il était impératif de constater, sur le terrain, l’ampleur du progrès réalisé. Située dans le secteur de la Quarantaine dans un immeuble modèle dont elle occupe cinq étages, la Coopérative a de toute évidence mordu à pleines dents dans le programme de réformes mis en place par le ministère. Le directeur général, Anwar Daou, est d’ailleurs très fier du chemin parcouru. Tout de suite, il tient à rappeler que son administration a été la première à bénéficier de l’ADSL, une connexion rapide à Internet, alors que le ministère des Télécommunications procédait encore au testing du réseau. « Nous avons demandé à Ogero et au ministère de nous connecter au réseau pendant la phase de test. Nous avons ainsi relié en interne toutes les sections de la coopérative qui sont disséminées dans chaque mohafazat ainsi que les trois bureaux implantés dans trois cazas », raconte M. Daou. « Dans la section de la Békaa, nous devions lancer l’informatisation des demandes de bourses scolaires à partir du 1er juin dernier. Les travaux avaient été lancés depuis longtemps et les fonctionnaires avaient été formés à partir d’avril. Peu avant la date butoir, des protestations se sont élevées dans les rangs des fonctionnaires. J’ai alors pris la décision de ne rien changer, justement. Pour ne pas donner la chance aux atermoiements, pour ne pas que tout le projet soit remis ad vitam aeternam », explique le directeur général de la Coopérative. « Aujourd’hui, nous sommes en réseau avec la coopérative de l’armée, la CNSS et le ministère de la Santé, poursuit Anwar Daou. Nous pouvons ainsi vérifier immédiatement à quelle caisse est inscrit l’usager qui vient nous voir, vérifier également qu’il n’abuse pas de deux caisses en même temps. Nous pouvons ainsi satisfaire rapidement les demandes d’hospitalisation, les allocations maladies et autres bourses scolaires », indique-t-il. En même temps que cette refonte de fond, M. Daou a procédé à une réorganisation de forme. « Avant, l’usager devait parcourir les cinq étages et dans le désordre pour venir à bout de sa formalité. Or la plupart des citoyens qui viennent nous voir sont soit malades soit âgées. J’ai donc décidé de regrouper tous les services destinés au public au premier étage. Malheureusement, il n’y a pas eu assez d’espace et j’ai dû empiéter sur le second étage. Mais au moins aujourd’hui, il y a une logique dans le service. Plus besoin d’arpenter l’immeuble pour faire signer un papier », relève-t-il. Un tour dans les différents services permet au visiteur de constater une organisation réellement exemplaire. Pas de dossiers par terre, pas de papier inutile, du matériel correct et pas d’employés désœuvrés. Un exemple concret qui illustre cette microrévolution : la remise de l’attestation d’adhésion à la caisse des fonctionnaires. « Auparavant, le citoyen devait venir déposer sa demande, attendre une semaine puis revenir la prendre. Aujourd’hui, tout cela se fait en moins d’une minute. J’ai habilité l’employée qui écrit l’attestation à la signer de suite. Et comme chaque abonné dispose d’un dossier informatisé et d’un numéro d’adhérent, il suffit que vous nous communiquiez votre numéro d’adhérent pour que nous vous imprimions votre certificat. Et voilà. » L’employée en charge des certificats sourit et indique que « très souvent, après avoir obtenu leur certificat, les gens nous demandent, incrédules : c’est tout ? » Et ils repartent avec un sourire aux lèvres. L.M.