Rechercher
Rechercher

Actualités

Une exposition exceptionnelle marque depuis le début de la semaine l’anniversaire de l’Institut au Caire Des premiers écrits au buste de Nefertiti, cent ans d’archéologie allemande en Égypte

Si le buste de Nefertiti est une icône mondiale, et une pomme de discorde entre Berlin et le Caire, d’innombrables autres grandes découvertes ont jalonné cent ans d’archéologie allemande en Égypte. « Cent ans d’excellente coopération », a lancé le patron des Antiquités égyptiennes, Zahi Hawass, qui tempêtait encore à l’été contre un refus sec de l’Altes Museum de Berlin de prêter le buste de Nefertiti. Colloques, exposition exceptionnelle et grands sourires marquent depuis le début de la semaine le centenaire du prestigieux Institut allemand d’archéologie du Caire (DAIK) fondé en 1907 par Ludwig Borchardt. Autour du buste, symbole de beauté féminine, de l’épouse du plus intrigant pharaon, Akhenaton, l’heure est à l’apaisement avec l’annonce d’un examen sur sa solidité, préalable à son éventuel transport et prêt à l’Égypte en 2010. Borchardt le découvrit en 1913 à Amarna, capitale du règne d’Akhenaton, il y à 3 400 ans. Transférée à Berlin de manière controversée, la statue, œuvre du sculpteur Thoutmosé, ne fut exposée que dix ans plus tard. Le dictateur Adolf Hitler s’éprit de Nefertiti et revint sur la promesse du dignitaire nazi Hermann Goering de la restituer à l’Égypte. Ludwig Borchardt mourra en 1938 à Zurich, rejeté par les nazis parce que juif, et léguera son ultime fondation au Caire au gouvernement suisse. Au XIXe, le Prussien Carl Richard Lepsius avait ouvert la voie, dans le sillage de l’expédition française d’Égypte de Bonaparte. Son buste figure parmi ceux d’autres pionniers dans le parc du grand musée du Caire. « Français et Britanniques nous avaient devancés, et pendant longtemps les Européens étaient ici comme des Indiana Jones : l’époque est révolue et nos méthodes ont radicalement changé », dit Daniel Polz, directeur associé du DAIK. Les Égyptiens ont édicté des règles strictes, encadrant étroitement les activités des instituts étrangers. « Avant de fouiller, la priorité aujourd’hui, c’est de restaurer et restaurer encore », martèle Zahi Hawass. Mais des découvertes importantes, sinon aussi spectaculaires que le buste absent de Nefertiti, sont révélées dans une exposition autour du centenaire du DAIK, dans une salle du grand musée du Caire, en centre-ville. S’il fallait retenir le travail le plus remarquable, « cela serait nos fouilles depuis 40 ans sur l’île Éléphantine, près d’Assouan, qui livrent l’image d’une ville sur 4 000 ans, ce qui est unique », dit le professeur Polz. Ainsi ont été retrouvés sur ce site nubien des sceaux de 2 375 ans avant J-C. Plus anciens, et venant d’Abydos, où furent enterrés les premiers rois, sont exposés des ivoires de 3 200 avant J-C gravés de signes d’avant les hiéroglyphes. Pour la directrice du musée du Caire, Wafa Seddik, « ces signes ont changé l’histoire car ils prouvent que nous sommes la première civilisation, la première nation à savoir écrire, et pas la Mésopotamie ». « Comparés à d’autres, comme les Français, pourtant nation jacobine, tout est regroupé sous le toit du DAIK, et cette centralisation nous donne beaucoup d’efficacité », dit le patron de l’archéologie en Allemagne, Herman Parzinger. Il serait difficile, selon lui, de ne pas garder une structure nationale aux instituts archéologiques, « mais il faut travailler en équipes multinationales dans l’esprit d’un héritage culturel mondial, contre tout nationalisme ».
Si le buste de Nefertiti est une icône mondiale, et une pomme de discorde entre Berlin et le Caire, d’innombrables autres grandes découvertes ont jalonné cent ans d’archéologie allemande en Égypte. « Cent ans d’excellente coopération », a lancé le patron des Antiquités égyptiennes, Zahi Hawass, qui tempêtait encore à l’été contre un refus sec de l’Altes Museum...