Dwayne Wade, sauveur des Miami Heat ?

Au fond du gouffre depuis le début de la saison, Miami espère revenir sur le devant de la scène dans le sillage de Dwyane Wade. Constatant le déclin de Shaquille O’Neal, le Heat compte sur son ailier All Star pour reprendre du poil de la bête. Tout en rêvant du coup de 2006... Souvenez-vous : en juin 2006, Miami s’offrait le premier titre de son histoire. À y repenser, on a l’impression que c’est à une éternité. Qu’une décennie, une génération sont passées par là. Et pourtant, ce n’est pas si loin. Le duo star du champion 2006 est même toujours là. Mais voilà, un constat s’impose aujourd’hui : le Heat est au fond du gouffre. Déjà battus honteusement lors des playoffs 2007 (sweep 4-0 par les Bulls), les Floridiens végètent dans les profondeurs de la Ligue. Avec un bilan de huit défaites pour deux petites victoires, ils pointent tout simplement à la dernière place de la conférence Est. Alors bien sûr, Dwayne Wade a manqué les sept premiers matches. Bien sûr, le championnat ne vient que de commencer. Mais le mal semble profond. Aujourd’hui, le champion 2006 ne fait plus peur. Son attaque bégaye (86 points de moyenne), son collectif ne dépasse pas le stade du rodage, et surtout les performances et les capacités de ses joueurs laissent songeur. Wade, la seule solution ? Shaq a 35 ans et ne domine plus comme avant. Ricky Davis, la nouvelle recrue, a du mal à s’adapter et accumulera toujours autant les mauvaises décisions. Smush Parker laisse beaucoup de questions en suspens quant à son apport possible. Penny Hardaway, malgré quelques performances remarquées, a des problèmes au genou. Dorell Wright est inconstant. Et Jason William n’est plus à son niveau passé. En clair, Pat Riley doit composer avec un roster loin d’être terrifiant. « Je vous garantis devant Dieu que je pourrais être meilleur que certains des joueurs actuellement », avoue d’ailleurs l’entraîneur. Riley oublie toutefois bien vite qu’il n’a pas négocié de la meilleure des manières les transferts estivaux. Avec les départs de Kapono, Posey et Walker, et les arrivées de Parker, Blount et Davis, l’ancien boss des Lakers n’a pas brillé dans le travail de l’ombre. Il a perdu des joueurs de banc utiles contre d’autres qui ne jouent pas à leur place ou ne jouent pas du tout. Pas vraiment le roi des affaires. À tel point qu’aujourd’hui, la survie de Miami ne semble passer que par un joueur : Dwayne Wade. D. Wade, qui tourne déjà à 20.3 points, 2,7 rebonds et 6,7 passes, porte le costume de sauveur. Surtout que son impact ne se limite pas en termes de stats. L’ancien élève de Marquette a surtout la faculté de rendre ses coéquipiers meilleurs. Dès qu’il est sur le terrain, il crée des espaces. Il offre des tirs ouverts. Et surtout, il prend ses responsabilités dans le « money time » pour enlever de la pression à ses partenaires. Il faut attendre... « C’est pour cela qu’il est là. C’est ce que vous faites quand vous êtes “The Man” », explique Penny Hardaway. Conscient que tout passera sûrement pas son « go-to-guy », Riley annonce d’ailleurs clairement la couleur. « Nous avons besoin de victoires. C’est simple, nous avons une ou deux options différentes. Pas plus. Mais si vous parlez des 10 ou 12 dernières possessions, il en contrôlera probablement 8 », annonce l’entraîneur aux cinq bagues de champion. Après avoir joué 39 minutes lors de son deuxième match, D. Wade connaît donc sa mission : il devra assumer le rôle de Superman. On peut aujourd’hui se demander si Riley ne joue pas un peu avec le feu. Wade a été opéré du genou et de l’épaule cet été. Il demande du temps pour revenir à son niveau. Et surtout, lui donner autant de responsabilité et de temps de jeu aussi vite pourrait provoquer une rechute. Mais voilà, le Heat n’a pas le choix. Le rendement du « Shaq » diminue d’année en année. Les chances de titres deviennent de plus en rares. Et surtout, personne ne semble en mesure d’épauler le pivot en l’absence de Wade. Mettre Miami au placard serait pourtant une erreur. Avec un Wade à son niveau, le Heat peut revenir et se qualifier en playoffs. Et là, tout est possible... Souvenez-vous de juin 2006.