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Actualités - CHRONOLOGIE

Le difficile apprentissage de Joakim Noah à Chicago

Débarqué à Chicago avec le statut de vedette universitaire, Joakim Noah connaît un début de carrière professionnelle délicat sur les parquets NBA. Il le savait, s’était préparé, l’avait même annoncé ! « Jo » avait conscience que l’entrée dans cet « autre monde » serait « dur ». Mais son imagination ne l’avait peut-être pas emmené aussi loin. Arrivé chez les Bulls cet été comme l’un des meilleurs universitaires de la promo-2007, Noah a d’abord dû ajuster son corps. Parmi les plus grands (2,11 m) et costauds (106 kg) de sa génération, il se frotte dorénavant à des calibres qui en ont vu d’autres. « Chaque joueur est un monstre. Tu joues contre des gars, des vétérans qui ont dix ou quatorze ans de NBA derrière eux. Ils connaissent toutes les ficelles », reconnaît lucidement le fils de Yannick Noah après le premier des deux matches des Bulls contre les équipes de Los Angeles (Clippers puis Lakers). Touché à une cheville lors du dernier match de présaison, l’intérieur, qui reconnaît devoir encore « apprendre les systèmes de jeu », a manqué les trois premiers matches de l’année, avant de faire ses premiers pas NBA. Et depuis, le bilan n’est pas extraordinaire. Malgré une moyenne de 11,6 minutes de jeu en 5 rencontres, Noah, toujours affublé de sa longue chevelure, a inscrit 1,2 point et pris 3,2 rebonds par match. Pire, il n’a toujours pas inscrit le moindre panier dans le jeu, malgré sept tentatives au total. Et surtout, son temps de jeu, correct lors de ses trois premières apparitions (19 min, 12 min et 19 min), s’est effondré. Sur le banc contre Phoenix la semaine passée, il s’est contenté de 2 min 27 sec samedi contre les Clippers et de 5 min 51 dimanche contre les Lakers alors que le score était à chaque fois acquis. « C’est dur de ne pas jouer beaucoup, mais en même temps j’essaie de rester positif et de continuer à progresser. J’ai encore beaucoup de choses à apprendre », raconte Noah l’air dépité. « C’est frustrant d’autant qu’il s’agit du sport que tu aimes pratiquer. Mais c’est dur car personnellement je pense pouvoir apporter quelque chose. Ce sont des éléments qu’on ne contrôle pas. Il faut rester positif », ajoute-t-il. À sa décharge, le rookie, chargé comme tous les débutants de fournir quotidiennement ses coéquipiers en pâtisserie, est aussi victime du début de saison collectivement raté des Bulls. Prétendants sérieux cette année, les Bulls se sont pris les pieds dans le parquet avec sept défaites en neuf matches. Les rumeurs d’échange entre les Lakers, qui veulent se débarrasser de Kobe Bryant, le « meilleur joueur de la NBA » dixit Noah, et les Bulls, qui devaient laisser partir un chariot de joueurs dont Noah, y sont peut-être pour quelque chose. « Pas une excuse », coupe-t-il. Et puis être pro en NBA, ce n’est pas seulement une attitude sur le terrain, c’est aussi un comportement en dehors. Et là aussi, l’apprentissage est délicat. Le « gamin » s’est déjà fait remarquer avec quelques amendes pour retard. « Quand à la fin de la semaine tu vas chercher ton chèque et qu’ils ont retiré une partie de la somme à cause des amendes, ça fait drôle... » s’amuse-t-il. Sa liberté de ton, héritée de son ancien champion de tennis de père, lui a aussi valu quelques réprimandes de l’entraîneur Scott Skiles. Après quelques critiques lancées au soir d’une défaite, Noah (22 ans) s’est fait répondre par Skiles que « lorsqu’on débute en NBA, on ferme sa gueule ». « Je ne crois pas que je vais changer, promet pourtant l’intérieur. Un rookie doit aussi savoir parler. Mais je vis actuellement un moment d’apprentissage. Je comprends maintenant qu’il faut “fermer sa gueule”, si ce n’est pas bon pour l’équipe. Mais j’ai toujours exprimé mes opinions et cela ne changera pas. » Noah a peut-être fini l’école en juin, mais il continue à apprendre.
Débarqué à Chicago avec le statut de vedette universitaire, Joakim Noah connaît un début de carrière professionnelle délicat sur les parquets NBA.
Il le savait, s’était préparé, l’avait même annoncé ! « Jo » avait conscience que l’entrée dans cet « autre monde » serait « dur ».
Mais son imagination ne l’avait peut-être pas emmené aussi...