Le programme de la semaine

Beyrouth accueille depuis une semaine, à l’instar de neuf autres villes arabes, la 5e édition du festival d’arts contemporains Meeting Points (MP), organisé par la Young Arab Theatre Fund (YATF),géré par Tarek Abou el-Foutouh et Ashkal Alwan, dirigé par Christine Tohmé. Au programme de cette semaine : des projections de films, une performance vidéo et une performance tout court, ainsi qu’un spectacle de danse très attendu. – Demain mardi, de 20h00 à 23h10, à la salle Metropolis du théâtre al-Madina : projections de films sélectionnés par les artistes Shérif el-Azma et Hassan Khan. Order in Satellite City, de Shérif el-Azma, 1997 (18mn) Kekh, de Hossam el-Sawah, 2007 (6 mn) Kompressor, de Hassan Khan, 2006 (11mn) Tropical Modernism, de Tirdad Zolghadr, 2005 (23mn) Rebels of the Dance, de Fikret Atay, 2002 (10 mn 52 sec.) One in a Million, de Nadine Khan, 2006 (11mn) El-Limbi, de Waël Ihsan, 2002 (90mn). – Mercredi 21, à 20h30, à la salle Metropolis du théâtre al-Madina, une performance par Shérif el-Azma, The Psychogeography of Loose Associations. El-Azma est un jeune réalisateur égyptien qui aborde les questions de classes sociales dans ses vidéos. Cette conférence-performance est présentée sous la forme conventionnelle d’une conférence informative, appuyée par des références scientifiques, des graphiques, des photos et des enregistrements vidéo. Son travail vise à cartographier le profil social, politique, culturel et psychologique d’un jeune homme résidant dans la toute nouvelle banlieue du Caire. – Jeudi 22, projections de films à la salle Metropolis du théâtre al-Madina. À 20h00, Ouarzazate Movie, un documentaire ironique de Ali Essafi (Casablanca) où le réalisateur épingle l’industrie cinématographique internationale. À 21h30, Voyage au bout du monde, de Mohammad el-Roumi (Damas) ou l’histoire de deux voisins quinquagénaires. Suivra Le voyage de Rabia, de Meyar el-Roumi (Damas), ou le périple en taxi d’une jeune fiancée qui quitte son village pour la première fois de sa vie. – Vendredi 23, à la salle Metropolis, à 20h30, une performance vidéo de Roy Samaha à propos de l’exposition « Unclassified » qui se tient à la crypte de l’église Saint-Joseph, rue Monnot (aujourd’hui, mardi 20 novembre, dernier jour, de 14h00 à 20h00). – Samedi 24, à la salle Metropolis, de 17h00 à 21h45, projection de films sélectionnés par Akram Zaatari. I Am the Bearer of Flowers to my Own Grave, de Hala Abdallah et Ammar el-Beik, 2006 (10mn). The Roof, de Kamal al-Jafari, 2006 (63mn). Nightfall, de Mohammad Soueid, 2000 (70mn). – Dimanche 25 novembre, à la salle Metropolis, à 18h00, le film VHS Kahloucha (80 mn) de Négib Belkadi (Tunis). Le documentaire à succès de Néjib Belkadi (il a reçu de nombreux prix et des sélections à Cannes et à Sundance) rend hommage à la folie, à la méthode et à la magie du réalisateur amateur tunisien Moncef Kahloucha. Peintre en bâtiment résidant dans l’une des villes les plus pauvres de la province de Sousse, animé par une passion dévorante pour les films des années 70, Kahloucha tourne ses fictions à l’aide d’un caméscope Panasonic 3 500 et recrute des locaux pour ses rôles. Il écrit lui-même les scénarios, les dialogues, conçoit et met en place les décors, fabrique les costumes et assure les campagnes de publicité. Ses grands succès : I Had No Money and Now I’m Loaded et Misery to Get Rid of the Booze. Le documentaire de Belkadi suit Kahloucha dans le tournage de sa dernière fiction : Le Tarzan des Arabes. – Au théâtre al-Madina, à 20h30, un spectacle de danse de Rosas/Anne Teresa de Keersmaeker (Bruxelles). Figure majeure de la danse moderne, Anne Teresa de Keersmaeker fait revivre à Beyrouth Fase, l’une des premières et plus grandes pièces de son répertoire, créée il y a 25 ans. Fase, Four Movements to the Music of Steve Reich est modulée sur des « phrases » de la musique. Car, comme le confie De Keersmaeker, « danser avec Steve Reich est toujours une fête, et depuis la création de Fase, il reste un compagnon de route et un point d’ancrage pour la compagnie. » « Avec ces séquences, le public pourra se laisser happer par les circonvolutions vertigineuses d’une danse pure et interprétée à toute vitesse, ou par un geste minimaliste et énergique qui dessine avec précision des spirales et des rigoureux tracés », écrit Le Figaro lors d’une représentation en avril dernier à Paris. À rappeler également que les films de la DVthèque passent tous les jours de 14h00 à 20h00 à Zico House, rue Spears.