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Actualités - OPINION

Encore et toujours, ce sinistre théâtre syrien d’ombres chinoises…

Conditionnement psychologique par des méthodes occultes consistant à manipuler sur la scène libanaise diverses marionnettes, aussi bien des fractions libanaises que des organisations palestiniennes déterminées. C’est en ces termes qu’un ancien dirigeant définit la stratégie que le régime syrien applique au Liban pour faire en sorte, notamment, qu’aucun pouvoir, aucun président, réduits à se défendre, ne puissent exercer pleinement, librement, leur volonté politique. Et empêcher, du même coup, l’édification d’un État de droit fort, vraiment souverain. Importante pour certains, cruciale même pour d’autres, la présidentielle libanaise s’affiche comme un enjeu régionalo-international de taille dont pourrait dépendre l’issue du conflit opposant la coalition dite américaine à l’axe syro-iranien. C’est bien pourquoi la gestation s’avère si difficile, si incertaine. Que veut la Syrie ? Un président qui lui serve de marche-pied pour remonter dans le wagon de tête et récupérer la conduite, la direction du train libanais. Un président qui, pour commencer, entraverait le bon fonctionnement du tribunal international, bête noire de Damas. Et qui, pour finir, torpillerait en douce l’application complète de la 1559 comme de la 1701. Que veut l’Iran ? Un président qui l’aide dans le dossier de son nucléaire ainsi que dans ses visées d’extension de son influence régionale par le biais de partenaires comme le Hezbollah. Qui lui-même veut un président qui préserve son armement et démolit la 1559. En face, le 14 Mars lutte pour un président fidèle aux constantes nationales, en quête de vérité via un fort soutien au tribunal international, attaché à la concrétisation des résolutions de la légalité internationale, comme des décisions du comité national de dialogue et des sept points. Bref, un président pour un État de droit souverain, indépendant, libre et fort. Mentalité Pour le fond, retour à l’élément psychologique cité au début, le vrai problème reste que le régime syrien n’arrive pas toujours à voir dans le Liban autre chose qu’une entité féale, une 19e province de Bilad al-Cham. Il ne veut pas comprendre que la tutelle, c’est fini pour de bon, et il cherche toujours à la rétablir, sous une forme ou sous une autre, par le truchement de ses fidèles alliés du cru et de leurs propres alliés pour disposer, entre autres, du président, qu’il soit de consensus ou engagé. Directement, en lui donnant des consignes, s’il est aussi amical que l’actuel tenant du titre. Ou, s’il n’est pas un proche, le contrôler a contrario, en bloquant ses mouvements comme ceux des autres pouvoirs. Ce qui serait assez facile s’il s’agit d’un président faible, poids plume, que l’on peut intimider par la menace de crises politiques ou d’agitation sécuritaire. Et s’il devait s’agir d’un indépendantiste résolu, capable, fort, alors il se trouverait exposé à de sérieux ennuis agencés par les instruments locaux de Damas. Par exemple au niveau de la formation d’un gouvernement puis de son programme, libellé dans la déclaration ministérielle. Et ensuite, au niveau des nominations administratives qu’il y aurait à décréter, les prosyriens s’assurant le contrôle de mécanismes de terrain importants, comme les services de sécurité ou l’armée. Ainsi, en bon ami du régime syrien, Hassan Nasrallah exige que l’équipe au pouvoir ne tente pas de nommer à la tête de l’armée, quand la question de la succession se posera, un homme à elle. En indiquant que, pour prévenir cet avatar, il faut d’abord veiller à ce que la majorité actuelle ne désigne pas non plus comme président l’un des siens. Ses autres options sont, en résumé : pas de rétablissement de l’autorité de l’État légal sur l’ensemble du territoire national. Ni de reprise, par cet État, du pouvoir de décision au sujet de la guerre et de la paix. Et encore moins du droit d’exclusivité concernant l’armement. Enfin, pas de récupération de Chebaa en contournant la Résistance. Pour que ni le Hezbollah ni Damas ne perdent l’avantage d’un front demi-ouvert comme carte de pression. Et tous les deux réclament que l’on s’entende sur la personnalité du président à venir plutôt que sur le programme. Parce qu’il leur faut un président qui, justement, manque de personnalité… Émile KHOURY
Conditionnement psychologique par des méthodes occultes consistant à manipuler sur la scène libanaise diverses marionnettes, aussi bien des fractions libanaises que des organisations palestiniennes déterminées. C’est en ces termes qu’un ancien dirigeant définit la stratégie que le régime syrien applique au Liban pour faire en sorte, notamment, qu’aucun pouvoir, aucun président,...