Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

MOMENTS INSOLITES - Antoine Badr et son « Maryland Dry Cleaners » ont remporté le « 2007 IFI Meritorious Service Award » aux USA « La teinturerie, un hôpital des habits ! » Carla HENOUD

Antoine Badr a la passion de son métier. Il en connaît tous les « symptômes » et toutes les « maladies », pour avoir étudié la qualité de chaque fil, observé la réaction de chaque textile au chaud, au froid et appris à régler les missions dites impossibles. Après des années de travail acharné pour imposer son établissement comme une « teinturerie haut de gamme », il devient ainsi le premier Libanais à décrocher le « 2007 IFI Meritorious Service Award ». L’aboutissement légitime d’un rêve… «Ce prix, a souligné le International Fabricare Institute, qui fait partie de l’Association internationale des teinturiers professionnels, a été attribué à Antoine Badr, champion dans cette industrie depuis 25 ans, pour son travail et ses efforts continuels dans le domaine. » Pourtant, il n’est pas tombé dedans tout petit… Mais, sans trop comprendre pourquoi, le nettoyage des vêtements l’a toujours fasciné. Le processus, l’univers brumeux, l’humidité, l’odeur du propre. En découvrant les coulisses d’un métier longtemps méconnu, voire déprécié, dans un pays qui compte à tort de nombreux sots métiers, il décide en 1982 de s’y aventurer. Économiste avisé, aventureux et ambitieux, secondé par un père qui décide de s’embarquer avec lui dans le même bateau, Antoine Badr rachète une teinturerie située à Badaro. « J’y ai investi tout mon argent. Nous avons fait un superbe décor, croyant que cet atout et une main-d’œuvre qualifiée en feraient une bonne teinturerie ! » Cinq ans plus tard, force est de constater que le résultat, trop moyen, « un pressing de plus, comme il y en avait des tas au Liban », était en deçà des ambitions de Badr. Il abandonne alors son poste confortable de directeur commercial et décide de relever le défi. Apprentissage « D’abord, apprendre le métier »… Il s’inscrit au Maryland Dry Clean Institute et décroche ses diplômes. « Ensuite, mettre la main à la pâte », ou plutôt au fer à repasser. Manches retroussées, brisant les clichés d’une mentalité qui effleuraient même sa famille, il passe quatre longues années à laver, repasser, nettoyer, enlever les taches et surtout apprivoiser ce métier. « Je suis entré en teinturerie comme on entre dans les ordres ! » précise-t-il. Lorsque je me suis senti suffisamment en contrôle des matériaux et possédant un réel savoir-faire, j’ai engagé un assistant que j’ai formé, puis un autre, et un autre. » En 1993, il est élu président du Syndicat des teinturiers. « J’ai fait une tournée des teintureries aux quatre coins du Liban pour connaître leurs problèmes. Mon objectif était d’organiser des lois internes et imposer une classification à partir de certaines normes de qualité. » Réélu en 1996 pour un nouveau mandat de 4 ans, il n’arrivera pas à concrétiser son projet. « Trop de gens préfèrent fonctionner dans un certain laisser-aller... ». Déçu sans être découragé, il décide de soumettre sa candidature au concours organisé par la ville de Maryland où il a entrepris ses études, non sans avoir pris des années pour se préparer. « J’ai commencé à émettre des bulletins techniques, deux fois par an, que je distribue encore aujourd’hui à tous mes clients. Une façon de les sensibiliser aux nombreux problèmes quotidiens. » Toute son expérience, mise dans un dossier, a impressionné le jury de professionnels qui lui a décerné le prix pour 2007. « Ma victoire est le couronnement d’années de travail. J’aimerais fonder une école de teinturiers professionnels pour le Moyen-Orient. La boucle sera ainsi bouclée. Chaque Libanais, conclut-il, peut et doit à sa manière porter haut le drapeau de son pays... ».
Antoine Badr a la passion de son métier. Il en connaît tous les « symptômes » et toutes les « maladies », pour avoir étudié la qualité de chaque fil, observé la réaction de chaque textile au chaud, au froid et appris à régler les missions dites impossibles. Après des années de travail acharné pour imposer son établissement comme une « teinturerie haut de...