Rechercher
Rechercher

Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Pays du Cèdre ou pays des cendres ? C’est avec une profonde tristesse que je constate l’ampleur des incendies qui ravagent les forêts au Liban depuis plusieurs semaines. Comme si les attentats et les guerres ne suffisaient pas ! Et cela me révolte de savoir que la main humaine en est la principale cause. Arrêtez et châtiez ces pyromanes qui veulent détruire les quelques espaces verts encore présents ! Réveillez-vous, Libanais ! Dans ce Moyen-Orient enflammé par les guerres et les mésententes, ne laissez pas tomber ce petit coin vert qui ressemble un peu au paradis. Il n’y a pas de raison d’ignorer l’environnement, même si le Liban se débat dans ses impasses politiques depuis des années. À force de s’embourber dans les questions de légitimité du gouvernement ou de candidat à la présidentielle, questions certes importantes, nos chers politiciens et leurs administrations oublient de gérer le cadre de vie quotidien et futur de générations de Libanais : l’absence, tout au moins apparente, de plans d’aménagement urbain et de réglementation de constructions enlaidit nos campagnes et nos montagnes avec des bâtiments en béton qui poussent de façon éparpillée. Beyrouth et les autres villes côtières aux mains des promoteurs et où chaque immeuble tend à dépasser l’autre pour se réserver une petite vue sur la grande bleue. Les rues, dont bientôt seul le panneau rappellera le caractère traditionnel et pittoresque d’antan. Les carrières de pierre et de sable déchirant nos montagnes, les plages polluées et sales, le déboisement pour la construction, le faible taux de traitement des déchets sanitaires et autres, le taux élevé de pollution de l’air… Et voilà que l’homme semble avoir décidé de parfaire le travail de destruction en incendiant nos forêts. Ces cendres sont-elles le résultat de l’avidité de nouveaux promoteurs ? Serons-nous un jour contraints de nous rabattre sur d’anciennes photos pour expliquer à nos enfants le cèdre vert de notre drapeau national ? L’avenir ne manquera pas de nous fournir des réponses à ces deux questions. Jenny NASR Rome Messieurs les députés, restez chez vous Il n’y a pas de mots pour calmer la douleur des parents de Charles Chikhani. Pourtant, on a besoin de quelques mots parfois pour couvrir le paroxysme de l’absurde. Liban ? Mot absurde. Terre sans drapeau. Terre chaotique. Terre en deuil. Combien de ses habitants ont-ils été victimes de la tragédie humaine, de la stupidité, de l’injustice ? Aujourd’hui, il n’existe aucun espoir de faire entendre l’appel à nos droits. D’ailleurs, de qui se faire entendre ? De politiciens coincés dans leur complexe œdipien ? Si j’écris aujourd’hui, c’est pour formuler une demande réaliste et ponctuelle qui minimiserait les risques de boucherie dans les rues : Messieurs les députés, restez chez vous. Qu’il s’agisse de votre tendance suicidaire, de votre arrogance démesurée ou de votre manque de sens des responsabilités, assumez votre position politique jusqu’au bout. Aucune précaution n’est suffisante. Aucune raison n’est valable pour justifier vos déplacements. Savez-vous que nous sommes en temps de guerre ? Vous êtes des dangers publics. Des bombes ambulantes. Et nous ne sommes pas dans un jeu vidéo… Savez-vous que beaucoup de Libanais n’ont pas d’opinion politique ? Arrêtez de leur imposer les vôtres, jusque dans leur tombe, jusque dans leur mémoire. Non. Nous ne sommes pas fiers d’être libanais. Nous sommes nombreux à n’être fiers d’aucun parti politique au Liban. Ni d’aucune confession. Nous, les orphelins de la patrie. Les partisans du bonheur et de l’amour, récupérés à coups d’explosions, de larmes, de lambeaux de chair. Laissez-nous au moins notre bonheur en patchwork. Au moins ça. Réglez vos problèmes, faites ce que vous voulez. Nous ne croyons plus au Liban. Mais laissez vivre nos petits îlots d’amour. Arrêtez d’amputer nos familles. Est-ce trop demander ? Cessez de nous faire croire que vous renforcez la sécurité. Que vous menez des enquêtes. Personne n’est dupe. Vos sbires et vos défilés de convois blindés ne nous impressionnent plus. Pour l’instant, tout ce que vous pouvez faire, c’est respecter notre deuil en restant le plus invisibles possible. Nous avons mieux à faire que de suivre la politique. Charles, c’est moi. C’est nous tous. C’est vous tous. Notre ange gardien… Ta route dans ce monde est encore longue. Mia HABIS NDLR Dans le nombreux courrier que nous recevons quotidiennement, certaines lettres comportent des passages qui seraient difficilement publiables. Pour cette raison, et aussi afin de faire paraître le plus grand nombre possible de lettres, le journal se réserve le droit de n’en reproduire que les parties les plus significatives et d’en rectifier certains termes désobligeants. En outre, chaque missive doit comporter la signature (nom et prénom) de son auteur. Les lecteurs, nous en sommes certains, le comprendront, ce dont nous les remercions par avance.
Pays du Cèdre ou pays des cendres ?

C’est avec une profonde tristesse que je constate l’ampleur des incendies qui ravagent les forêts au Liban depuis plusieurs semaines. Comme si les attentats et les guerres ne suffisaient pas ! Et cela me révolte de savoir que la main humaine en est la principale cause. Arrêtez et châtiez ces pyromanes qui veulent détruire les quelques espaces...