Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

ÉVÉNEMENT - Demain samedi, 17h30 au Madina, le film « Words of Exile » accompagne le lancement du livre « Journey to Mount Tamalpais » (Éditions Amers) Etel Adnan, une femme de son temps

Il n’est nul besoin de présenter Etel Adnan, cette poétesse, auteure et peintre qui partage son temps entre trois continents. Il est encore plus difficile de faire la configuration de son travail. C’est ce à quoi s’est attelée, en partie, Sarah Sehnaoui (Éditions Amers). Et elle y a réussi. Elle présente le livre de l’artiste, « Journey to Mount Tamalpais », demain samedi, à 17h30, au Madina. Ce lancement sera accompagné par une projection du film de Vouvoula Skoura, « Words of Exile » (52 minutes), à 18h00 et à 20h00. C’est en mots, en images et en dessins que Sarah Sehnaoui a tenté de cerner les contours du travail d’une artiste engagée. Engagée ? Certes, dans la vie et vers l’humain. Envers toutes les causes qui le touchent et qui font le moteur de son existence. Si Etel Adnan écrit, dessine et peint, c’est pour mieux exister et pour être la porte-parole de ceux qui ne peuvent s’exprimer. Sehnaoui l’a bien compris et avant elle la cinéaste Vouvoula Skoura qui, durant trois ans, a filmé l’artiste dans ses pérégrinations. Comment est né ce projet ? Sarah Sehnaoui s’explique : « Je connaissais Etel Adnan depuis longtemps. Mais je ne mesurais pas l’ampleur de son travail. Un des objectifs de ma maison d’édition, fraîchement installée au Liban, est de montrer l’artiste sous un autre regard comme sous l’angle d’un autre objectif. J’ai décidé donc de rééditer Journey to Mount Tamalpais (qui avait été publié une première fois chez The Post Apollo Press par Simone Fattal en 1986) tout en adjoignant au texte les dessins de la montagne Tamalpais qu’avait réalisé Etel Adnan de ce lieu qu’elle considérait comme la plus belle rencontre de sa vie. » Une tâche bien ardue pour cette jeune éditrice qui se devait de compiler et de trier les innombrables croquis d’Adnan. Trente-quatre dessins (fusains, encre, pastels) ont été finalement choisis pour illustrer cet ouvrage artistique bilingue, Amal Dibo s’étant à son tour chargée d’en faire la préface, ainsi que la traduction en arabe. Mariage de l’image et du mot Aller à la rencontre d’une artiste à travers les mots, les dessins et surtout la montagne, cette pyramide qui a été au centre de sa vie, tel est le beau voyage qu’offre l’ouvrage dans sa nouvelle publication. Un voyage qui se poursuit tel un diptyque de vie sur les belles images en noir et blanc de Vouvoula Skoura. Cette cinéaste grecque, qui s’est exilée à Londres pour fuir la junte de son pays, a accompagné Adnan durant trois ans pour, finalement, brosser son portrait à l’aide d’images, de langages et d’identités. Dans son film, Etel Adnan, paroles d’exil, Skoura retrace les différents voyages de l’artiste. Des fragments de vie sur fond de la correspondance d’Adnan entretenue avec le professeur d’histoire Fawwaz Traboulsi. Un dialogue qui dépasse les frontières de l’espace et du temps où l’artiste affirme son adhésion à la femme qui, tout comme la montagne, possède des contours à la fois bien tracés et fuyants. Devant la mer, trait d’union de la Méditerranée, Adnan crée sa propre topographie des femmes et des villes. Paris, Rome, Barcelone, Murcia, Skopélos, autant de cités où la poétesse et peintre aborde le sujet des différences entre les femmes, leurs problèmes et, entre autres, celui du voile. À la fois statique et en mouvement, transparente et sombre, l’artiste vogue entre les cultures, les langues et les écritures. Elle se dilue dans le temps et l’espace sans s’effacer. La caméra de Skoura tournoie ou se fixe, l’image ondule, décline, se déteint ou se multiplie. Sous l’objectif de la cinéaste, l’artiste délie le fil d’un long écheveau qui la ramène inexorablement à Beyrouth. « Mais quel Beyrouth ? » s’interroge Adnan. C’est probablement le Beyrouth rythmé par le mouvement pendulaire de cette grue magnifiée par la réalisatrice grecque. L’énorme main métallique traverse le film tout en fragmentant le temps et le reconstruisant. À la manière de Beyrouth. Entrée libre. Colette KHALAF
Il n’est nul besoin de présenter Etel Adnan, cette poétesse, auteure et peintre qui partage son temps entre trois continents. Il est encore plus difficile de faire la configuration de son travail. C’est ce à quoi s’est attelée, en partie, Sarah Sehnaoui (Éditions Amers). Et elle y a réussi. Elle présente le livre de l’artiste, « Journey to Mount Tamalpais », demain...