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ÉVÉNEMENT - 2e Festival des cinémas arabes de Genève Le regard des femmes à l’honneur

GENÈVE, de notre correspondant Zahi HADDAD Pour sa deuxième édition, le Festival des cinémas arabes de Genève, qui vient de baisser le rideau, a fait la part belle aux femmes et au regard qu’elles portent sur les sociétés dans lesquelles elles évoluent. L’occasion de s’arrêter sur des réalités partagées par les femmes où qu’elles se trouvent. Réalisée avec l’Institut du monde arabe de Paris, la sélection a également mis à l’honneur le délicieux Caramel concocté par Nadine Labaki. Aux quatre coins de la planète, les festivals dédiés aux films arabes fleurissent. Deviennent nécessaires. Forts de ce constat, les organisateurs genevois ont franchi cette année un pas supplémentaire en conjuguant le cinéma arabe au féminin. « Les femmes cinéastes arabes racontent des histoires de refus, de recherche de liberté et d’affirmation de soi dans la dignité », commente Benaouda Belghoul, président du festival. C’est « une mosaïque de récits qui montrent l’étonnante proximité des questionnements et des inquiétudes de toutes les femmes d’aujourd’hui, d’ici ou d’ailleurs ». Une banalité ? Pas tant que cela, lorsque l’on considère les thèmes abordés par la sélection proposée au public genevois. Tout y est pour ces femmes de tous horizons : le poids d’une tradition souvent figée ; le regard parfois trop inquisiteur de la société, de la famille, de la religion ; le déchirement de l’exil, de l’émigration, voire du retour ; les envies d’ailleurs, de liberté de pensée, de participation sociopolitique ; la guerre et la lutte contre l’isolement, la désolation, l’effondrement de la raison ; la nostalgie du passé ; la résistance à la « culture de la mort » en temps d’occupation, comme exprimé par Soraïda, une femme de Palestine ; la séduction et les relations amoureuses ; bref, la vie. Les Genevoises et Genevois penseront, eux, à leur Service pour la promotion de l’égalité, qui travaille à combler le fossé, tout en évitant qu’un autre ne vienne se créer. On pense notamment au congé paternité ou au travail à temps partiel, encore plus facilement accordé aux femmes. « Balises cinématographiques » Fictions, documentaires, courts ou longs-métrages, drames ou comédies, cette sélection parle de contradictions, de dialogue entre passé et modernité, entre Orient et Occident. De trouver son chemin dans la tradition et vers la réconciliation. De la libération de l’humain. Douloureuses thérapies. « Dans le troisième millénaire, il existe d’autres époques, d’autres lieux, d’autres vies… Nous ne sommes pas des mirages… », dira Kalt, l’héroïne du film tunisien Bedwin Hacker. Les films retenus, avec l’aide de l’Institut du monde arabe de Paris, « sont des balises cinématographiques qui ont révélé toutes ces réalisatrices », explique Benaouda Belghoul. Côté libanais, on a pu retrouver Une vie suspendue filmée par Jocelyne Saab (1985), Le passeur par Danielle Arbid (1998), Le cerf-volant par Randa Chahal Sabbag (2003), A Perfect Day par Joana Hadjithomas et Khalil Joreige (2005). Sucrerie orientale Un tandem qui a également présenté Cendres (2003), dans lequel on a pu apercevoir Nadine Labaki. Absente de Genève, la jeune réalisatrice, qui récolte ses premiers lauriers grâce à Caramel, nous a néanmoins dit à quel point elle était touchée d’avoir été sélectionnée. Et son désir de montrer le côté humain, gai, joyeux et chaleureux de la vie libanaise, loin des images relayées par les médias occidentaux. Un souhait aussi de faire rimer le Liban avec amour, joie, amitié et beauté. En regard du très chaleureux accueil réservé, en clôture du festival, à cette sucrerie orientale en terre helvète, le pari est largement tenu. D’ailleurs, la diversité est reine à Genève, où 180 nationalités se côtoient. Un multiculturalisme qui, selon Patrice Mugny, le maire de Genève, représente « un enjeu majeur » pour les responsables politiques. Un élu qui a rappelé en ouverture de festival que le « vivre ensemble est davantage qu’un slogan. C’est une exigence, aujourd’hui plus que jamais ». À tel point que Genève accueille également un Festival du film oriental – aux horizons plus larges – dont la prochaine édition aura lieu en avril 2008. Espérons qu’à vouloir trop étreindre, on ne risque pas de mal embrasser. Autre réjouissance de cette semaine cinématographique, l’hommage rendu à Youssef Chahine, à travers lequel on a notamment pu profiter du talent de deux femmes qui ont marqué leur temps : Dalida dans Le sixième jour et Fayrouz dans Le vendeur de bagues. Un régal.
GENÈVE, de notre correspondant Zahi HADDAD

Pour sa deuxième édition, le Festival des cinémas arabes de Genève, qui vient de baisser le rideau, a fait la part belle aux femmes et au regard qu’elles portent sur les sociétés dans lesquelles elles évoluent. L’occasion de s’arrêter sur des réalités partagées par les femmes où qu’elles se trouvent. Réalisée avec l’Institut...