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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE - Metteur en scène de « L’Une et l’Autre en Octobre », au Monnot, à partir de ce soir Georges Hachem met en scène les mots de Thérèse Aouad Basbous

Benjamin d’une famille de neuf enfants, Georges Hachem a toujours eu l’impression de faire partie d’une distribution théâtrale. Observateur en coulisse des incessantes péripéties des différents membres de sa nombreuse fratrie, il développe très tôt une curiosité de « l’autre, de son histoire, de ses histoires ». Un vif intérêt qui va se muer en véritable passion de la scène, en tant que « lieu où s’incarnent, à travers acteurs et personnages, les histoires et les sentiments de ces... autres ». Un lieu où, par la magie de la mise en scène, « l’on peut recréer le monde environnant, le réorganiser et le proposer à un destinataire », soutient-il. D’où, pour Georges Hachem, le choix de faire du théâtre comme « une évidence ». Au début des années quatre-vingt, il entame un cursus portant sur les métiers de la scène à l’institut des beaux-arts de l’Université libanaise. Puis il s’envole pour Paris, où il décroche un diplôme de l’École nationale Louis Lumière suivi d’un DEA à la Sorbonne en études cinématographiques. Entre planches et plateaux, son cœur balance au gré des projets qu’on lui propose. « Et puis, je ne voulais pas passer toute une vie à vouloir faire un film, ce qui est souvent le lot des cinéastes », dit-il. Une situation qu’il a expérimentée lorsqu’ayant remporté le prix de la Fondation Beaumarchais et du festival Premiers plans d’Angers pour le scénario d’Entre amis en 1995, il n’arrive pas à trouver le financement pour la coproduction de ce film qui parle du pays du Cèdre, « à une époque où le Liban n’était pas à la mode ». Resté à Paris, il se lance donc dans l’écriture de scénarios, la réalisation de courts-métrages, le jeu de scène et surtout la formation aussi bien au jeu qu’à la direction d’acteurs. « Car je suis autant passionné de réalisation et mise en scène que de formation d’acteurs au jeu cinématographique ou à l’actorat en général. » Il dirigera d’ailleurs régulièrement, au studio Création à Paris et, occasionnellement, à l’Iesav, à Beyrouth, des ateliers d’initiation au jeu cinématographique. En 2001, c’est à l’occasion de Pour un homme seul, une pièce adaptée d’un texte de Thérèse Aouad Basbous, à laquelle il participe en tant qu’acteur et cometteur en scène, que Georges Hachem se produit pour la première fois au Liban. Une rencontre avec le public libanais qui lui donne l’envie de renouer avec les planches. En 2004, il mettra en scène, au Monnot, Zamaan al-Jarad, une adaptation en arabe dialectal de Locusta de Gabriel Boustany. Il retourne définitivement au Liban en 2006, où il est actuellement chargé des études cinématographiques à l’Université antonine et où, en parallèle, il poursuit au théâtre son travail de défrichage de l’écriture dramatique libanaise. « Je cherche à confronter des auteurs et des textes libanais méconnus à la sensibilité d’artistes du spectacle de tous bords, libanais ou étrangers. » C’est dans cet esprit que s’inscrit sa dernière création, L’Une et l’Autre en Octobre, « une adaptation d’un texte de Thérèse Aouad Basbous dans le sens de la ferveur, pas dans le sens de la contrefaçon », qu’il présente au théâtre Monnot, à partir de ce soir. Une mise en scène « minimaliste, autant dans son décor que dans son propos », autour du thème des générations, de la transmission, à travers le récit d’une passation des pouvoirs entre deux femmes. L’Une et l’Autre L’Une, une femme d’âge mûr, raconte à l’Autre, plus jeune, sa passion pour un homme. Ce même homme, dénommé Octobre (comme le mois, symbole d’automne, de déclin, de chemin vers l’hiver de la vie), est celui-là même pour qui l’Autre éprouve un sentiment amoureux. « Ce qui m’attire dans cette œuvre, c’est le défi que représente la mise en scène, cette langue très riche, poétique, de prime abord difficile à rendre au théâtre. Elle est faite de pans, comme des pans de mémoire, des pans de récits, qui grouillent de sentiments forts, d’images profondes. C’est comme un monde à part. Essayer de transposer sur scène ce verbe, incarné par des sensibilités de comédiens, sans qu’il ne perde son éclat poétique, c’est cet équilibre-là qui m’intéresse », explique le metteur en scène. Un équilibre qui repose donc en partie sur une distribution soignée : Dominique Favre-Bulle, comédienne franco-suisse, Yasmina Toubia, jeune talent, et Chadi Zein, un comédien multifacettes qui, outre le rôle d’Octobre, est également assistant à la mise en scène et a signé la chorégraphie dans la pièce. Sans oublier un quatrième personnage, sorte de témoin silencieux, au langage musical incarné par Robert Kfoury, violoncelliste et compositeur des morceaux qu’il joue sur scène. Et enfin, accompagnant le jeu concret des comédiens, des projections d’images, « qui sont un peu les clés de voûte secrètes du mental des personnages », apposent, sur cette pièce, sa signature de metteur en scène-cinéaste. Zéna ZALZAL * Du 25 au 28 octobre, puis les 1, 2, 3, 4 novembre, au théâtre Monnot, à 20h30. Réservations au : 01/202422.
Benjamin d’une famille de neuf enfants, Georges Hachem a toujours eu l’impression de faire partie d’une distribution théâtrale. Observateur en coulisse des incessantes péripéties des différents membres de sa nombreuse fratrie, il développe très tôt une curiosité de « l’autre, de son histoire, de ses histoires ». Un vif intérêt qui va se muer en véritable passion de la...