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Actualités - OPINION

Dangereuse attente

Par Dominique CHEVALIER Professeur émérite à la Sorbonne L’attente actuelle au Liban se terminera-t-elle par l’explosion du Moyen-Orient dans son ensemble, ou par la si souhaitable réconciliation entre les Libanais ? Les dialogues sont plus que jamais nécessaires pour sauver la vie des êtres humains et pour protéger leur travail. Encore faut-il qu’ils aboutissent rapidement, sans s’épuiser dans des marchandages sans fin. La solution libanaise ne durera pas si elle ne résulte que de la pression des armes. Elle doit être politique et civile. Peut-elle s’appuyer sur la culture face aux voies militaires ? Les assassinats tuent la création. L’esprit invente par la rencontre. Si la tourmente n’est pas maîtrisée, de nouveaux désordres engendreront-ils des anarchies populistes, religieuses et terroristes ? Quand des victimes résistent à un empoisonnement par une bactérie mutante, une charge explosive bien placée les réduit quand même au silence. Depuis la création de l’État d’Israël en 1948, ses gouvernements successifs ont voulu choisir leurs partenaires arabes, au lieu de discuter avec leurs véritables adversaires. S’ils leur arrivent de conclure un accord, comme à Oslo, ils marginalisent ensuite le dirigeant palestinien qui l’a signé. Le pire s’annonce-t-il pour demain ? Lorsque les médias européens ne citent qu’accessoirement le nombre de tués au Liban ou chez les Palestiniens, cette absence signifie-t-elle que la situation s’aggrave dans une certaine indifférence publique ? Au Liban, les attentats politiques ne se distinguent pas des crimes crapuleux. Les citoyens en souffrent dans un éclatement communautaire qui brise déjà l’Irak et qui tend à gagner la région tout entière. Négocier pour la paix n’est pas capituler. Négocier doit empêcher les massacres. Un conflit armé ne se conclut jamais par « ni vainqueur ni vaincu », mais toujours par des perdants. Les victoires aveuglent les vainqueurs. Les défaites humilient les vaincus et les déstabilisent. Pourquoi, malgré la gravité de l’heure, le Salon du livre qui devait bientôt se tenir à Beyrouth a-t-il été ajourné ? C’est pourtant bien un lieu où l’espoir naît des contacts créateurs. Les cheminements communs animent les diversités que les sociétés héritent de leur passé pour assumer leur avenir. La culture nous sauvera-t-elle des folies guerrières ?
Par Dominique CHEVALIER
Professeur émérite à la Sorbonne

L’attente actuelle au Liban se terminera-t-elle par l’explosion du Moyen-Orient dans son ensemble, ou par la si souhaitable réconciliation entre les Libanais ? Les dialogues sont plus que jamais nécessaires pour sauver la vie des êtres humains et pour protéger leur travail. Encore faut-il qu’ils aboutissent rapidement, sans...