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Actualités - OPINION

ECLAIRAGE Pas de chaos sécuritaire et une chance d’entente réelle à saisir, selon les ministres européens Scarlett HADDAD

L’entrain et le dynamisme manifestés par le ministre français des AE, Bernard Kouchner, en dansant la dabké au BIEL, vendredi soir, semblent avoir rejailli sur la classe politique libanaise. Depuis le week-end, les développements « heureux » s’accélèrent et un vent d’optimisme souffle sur le pays. La visite de la troïka européenne n’en est certes pas la seule cause, mais elle a sans doute contribué à donner un nouvel élan au dialogue interne en vue d’aboutir à l’élection d’un nouveau président de la République. Selon des personnalités de la société civile qui ont pu s’entretenir avec le ministre Bernard Kouchner au cours de sa visite à Beyrouth, deux éléments nouveaux se sont dégagés des pourparlers de la troïka européenne avec leurs interlocuteurs libanais. Tout d’abord, la troïka souhaite à tout prix éviter un dérapage sécuritaire au Liban du fait que dans cette région transformée en poudrière, les conflits, au lieu de se calmer, semblent se multiplier. Les ministres européens auraient insisté sur ce point, et leur visite spectaculaire au Liban-Sud, où leurs trois pays ont des unités présentes sous la bannière de la Finul, était justement destinée à transmettre un message sur la nécessité de maintenir le calme au Sud, et à plus forte raison dans l’ensemble du pays. Les Européens, dont les soldats constituent le gros du contingent de la Finul, craignent, en effet, un chaos sécuritaire qui aurait des conséquences néfastes sur le sort des Casques bleus. D’autant que le Liban abrite trois courants qui font peur à l’Occident : les extrémistes sunnites proches d’el-Qaëda, le Hezbollah et les Palestiniens dans toute leur diversité. D’où la nécessité d’être très vigilant sur le plan de la sécurité pour éviter un désordre qui deviendrait vite incontrôlable. Les personnalités de la société civile qui ont rencontré M. Kouchner rapportent aussi que les contacts franco-américains ont permis de dégager un accord entre les deux pays sur ce point. Si, pendant un temps, ajoutent ces sources, l’administration américaine a pu ne pas se soucier d’un éventuel dérapage de la sécurité au Liban, ce ne serait plus le cas aujourd’hui. Washington et Paris seraient désormais d’accord pour éviter un tel scénario, quelle que soit la situation dans laquelle se trouvera le Liban le 24 novembre prochain et en dépit de la course aux armements à laquelle semblent se livrer les différentes parties locales. Le second point qui s’est aussi dégagé des entretiens de la troïka européenne au Liban est, toujours selon les mêmes personnalités, l’encouragement manifeste de celle-ci à faciliter l’élection d’un président d’entente accepté par toutes les parties et avec la participation de tous les courants politiques représentés au Parlement. Si les membres de la troïka n’ont pas été jusqu’à dire que leur pays respectif refuserait de reconnaître un président élu unilatéralement à la majorité simple des voix des députés, ils ont en tout cas clairement privilégié le scénario de l’entente et de la participation, écartant aussi au passage la formule des deux gouvernements en cas de vacance à la tête de la République. Au cours de la réunion élargie des pôles du dialogue libanais à la résidence des Pins, les personnalités politiques présentes ont voulu entamer une discussion sur les modalités de l’élection présidentielle et le quorum requis pour cette élection, mais voyant le débat s’envenimer, le ministre Kouchner y a mis un terme, exprimant ainsi la détermination de la troïka européenne à ne pas se prononcer sur la question. Mais dans toutes leurs interventions, les ministres européens ont insisté sur la nécessité d’une entente interne sur cette élection. Les ministres européens se sont aussi fait l’écho d’un climat positif aux États-unis, poussant vers le dialogue et l’entente, et Bernard Kouchner a affirmé plus ou moins clairement que le dossier libanais serait à l’ordre du jour du sommet franco-américain qui doit se tenir à Washington les 6 et 7 novembre. En d’autres termes, le message serait le suivant : pas de chaos sécuritaire et sur le plan politique, il existe une chance réelle à saisir. Contrairement à ce qui se dit officiellement, des noms de candidats auraient été évoqués, mais la troïka n’a pas révélé ses préférences, préférant laisser les Libanais face à leurs responsabilités. Le sérieux et l’intensité de ces entretiens n’ont pas empêché Bernard Kouchner de chercher à se détendre. Ayant commencé par avancer son arrivée à Beyrouth, il a choisi de dîner avec son équipe et les représentants de la société civile, Kamel Méhanna, Ziad Baroud et Ghaleb Mahmassani, dans un restaurant de la capitale, avant de se laisser entraîner par le Dr Méhanna à une fête de mariage donnée au BIEL. Comme la mariée n’était autre que la nièce du ministre démissionnaire Mohammad Khalifé, la présence de M. Kouchner est vite devenue un événement, à la grande joie des photographes. Avec enthousiasme, ce dernier a donc dansé la dabké, affirmant que l’action humanitaire, avec ses drames et ses difficultés, lui a appris l’importance de savoir décompresser...
L’entrain et le dynamisme manifestés par le ministre français des AE, Bernard Kouchner, en dansant la dabké au BIEL, vendredi soir, semblent avoir rejailli sur la classe politique libanaise. Depuis le week-end, les développements « heureux » s’accélèrent et un vent d’optimisme souffle sur le pays. La visite de la troïka européenne n’en est certes pas la seule cause,...