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Actualités - RENCONTRE

RENCONTRE Pour Gabriel Yammine, « le théâtre a besoin de sérénité » Edgar DAVIDIAN

Enseignant le Performing Art depuis plus de dix ans à la NDU, acteur dans plus de quarante pièces de théâtre (sans parler de ses apparitions sur le petit écran), à 44 ans, Gabriel Yammine, ancien séminariste reconverti avec dévotion à la vie de comédien, se prépare à prendre l’avion pour Paris, afin de retrouver le metteur en scène Nabil el-Azan. En marche déjà, Le fou d’Omar de Abla Farhoud que Nabil el-Azan met en scène pour novembre prochain à Beyrouth au théâtre Tournesol, ensuite pour mai 2008 à l’Atalante à Paris, pour finir à Montréal, ville d’adoption de l’auteur de l’opus. Rencontre avec un acteur à la voix tonnante de baryton (à la corpulence « falstafienne ») en toute simplicité et décontraction. Depuis 1981, c’est-à-dire de Dahr el-Shir de Camille Salameh à L’hymne de Georgi Schwaja en 2006, Gabriel Yammine a servi le monde des planches avec une régularité de métronome quand, toutefois, la situation au pays du Cèdre le permettait… Combien d’œuvres exactement ? « Je ne sais plus, confie Yammine, en plongeant son regard brusquement dans le vide. Probablement plus de quarante ou quarante-quatre pièces… (Tiens, quelle similitude avec son âge ?). Ce qui m’a marqué dans ce parcours, sans nul doute, c’est Saneh el-Ahlam (L’homme de la Manche) de Gebara, ainsi que Pique-nique sur les lignes de démarcation, toujours avec et de Gebara ! Mais le changement est venu avec Nabil el-Azan où j’ai vu et perçu le théâtre différemment. Vision de construire les personnages dans le calme et la sérénité. Le théâtre exige de la sérénité. Ceci m’a éloigné d’une certaine cacophonie, si je peux m’exprimer ainsi… Je n’ai travaillé avec el-Azan que Le collier d’Hélène et L’émigré de Brisbane, et pourtant j’ai l’impression qu’il y a derrière nous plus de vingt opus… Et voilà que nous planchons ensemble sur cette troisième production, Le fou d’Omar, où je campe le rôle d’un père. Exil, folie et amour de la terre et de ses enfants. Un monde aux couleurs étranges, et j’aime cela ! Je reprends ensuite L’hymne avec Randa Asmar à Tunis, tout en peaufinant actuellement une adaptation de Michael Frayn intitulée Alarms and Excursions. Le théâtre c’est quoi ? me direz-vous, je ne saurai répondre, mais je sais que j’aime le théâtre… Pour ne pas dire n’importe quoi, je dirai simplement aussi qu’un bon acteur est celui qui sait transposer les spectateurs vers l’atmosphère de la pièce interprétée et les ramener vers le personnage qu’il campe. Mon idéal d’acteur ? Culte pour Mastroiani, mais aussi admiration pour (en tant qu’œuvre et interprétation) Antoine Moultaka, Gebara, Camille Salameh, Issam Bou Khaled… mais il y a aussi Julia Kassar et Randa Asmar ! Que penser de la vie de comédien au Liban ? C’est connu, le théâtre pour un artiste c’est une tombe où il doit danser avant de s’y allonger… car il l’aime ! Je ne crois plus aux rêves. Mais j’aimerai surtout faire un musica, tel Little Me de Neil Simon. Ou ressusciter le personnage si controversé de Saber, cet arrière cousin de Charlot, des “Three stooges” ou de Mr Bean… Si je dirais à mon fils un jour d’embrasser la carrière de comédien ? Nuance. En tant que père, non, en tant que comédien, oui… » Pour le moment, les rêves et les supputations sont suspendus. Place à l’action et au travail. Vol pour la Ville lumière où l’attend un ami et un complice de scène, Nabil el-Azan, avec un texte aux empoignades dures et aux angles lyriques. Un texte qui s’appelle Le fou d’Omar, où Abla Farhoud déploie le parchemin de ceux qui ont connu la morsure de l’exil… Un parchemin où les enfants du pays du Cèdre figurent aux loges et ne manqueront pas, par-delà émotion, rires et larmes, de s’y reconnaître.
Enseignant le Performing Art depuis plus de dix ans à la NDU, acteur dans plus de quarante pièces de théâtre (sans parler de ses apparitions sur le petit écran), à 44 ans, Gabriel Yammine, ancien séminariste reconverti avec dévotion à la vie de comédien, se prépare à prendre l’avion pour Paris, afin de retrouver le metteur en scène Nabil el-Azan. En marche déjà, Le fou...