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En 28 ans, la calotte glaciaire s’est réduite de 60 % Une expédition part en 2008 mesurer « avec précision » l’épaisseur de l’Arctique

L’explorateur britannique Pen Hadow, premier homme à avoir atteint seul et sans assistance le pôle Nord au départ du Canada en 2003, va mener à partir de février 2008 une expédition scientifique pour mesurer « précisément » l’épaisseur de la calotte polaire en Arctique. « La calotte de glace de l’Arctique est en crise. Elle va disparaître au cours de la vie de la plupart des personnes qui sont ici. La question est : quand ? » a déclaré Pen Hadow, 45 ans, en dévoilant à la presse l’expédition Vanco Arctic Survey (VAS) qui partira mi-février 2008 de Point Barrow en Alaska. Les données recueillies permettront pour la première fois de calculer « précisément et de manière rigoureuse » pendant combien de temps la « fine croûte de glace sur l’océan » qu’est l’Arctique fera encore partie du paysage de la Terre. « Cette disparition totale sera la plus importante preuve visible du réchauffement climatique », a souligné M. Hadow. Pour l’heure, les estimations s’étalent de 16 à 100 ans. « Le seul moyen d’avoir une connaissance précise, c’est d’aller sur place à pied », a-t-il indiqué. La mission travaille également avec des océanographes et climatologues de la NASA et de la Navy aux États-Unis, du service météorologique britannique Met Office et de plusieurs universités. Ils vont pouvoir apprécier l’ampleur de la montée du niveau des océans ou encore les modifications des systèmes climatiques. « La fonte de la calotte arctique va avoir des répercussions mondiales, elle s’accélère et elle est irréversible », a relevé le docteur Joao Rodrigues de l’Université de Cambridge. « En 28 ans, elle s’est réduite de 60 % et le taux s’est accéléré entre 2001 et 2007 », a-t-il relevé. Pour cette mission, Pen Hadow aura deux compagnons britanniques : Ann Daniels, 42 ans, qui fait partie de la première équipe uniquement féminine à avoir atteint les pôles Nord et Sud, et le photographe Martin Hartley, 39 ans. Ann Daniels sera chargée de la navigation et de l’intendance, pendant que Pen Hadow procédera aux relevés et que Martin Hartley « courra partout comme un Jack Russell pour prendre des photos et filmer ». Des images seront transmises quotidiennement. Leur périple de 2 000 à 2 200 kilomètres vers le pôle Nord géographique devrait durer environ 120 jours, avec une arrivée prévue en juin. Ils devraient progresser de près de 18 km par jour, avec des températures pouvant descendre à -50 degrés celsius, en tirant chacun une luge-traîneau flottante de 85 kg pour le matériel. Le voyage implique aussi de nager pendant une centaine d’heures dans une eau à -1,8° celsius. Un ravitaillement est prévu toutes les deux semaines. L’équipe procédera tous les 20 cm à des relevés radars du sol (épaisseur de la glace, de la couche de neige), puis tous les 20 km à des carottages de glace pour en mesurer la densité. Soit plus de 10 millions de données au total. Il faudra sans doute un à deux ans pour compiler les données et connaître la vitesse de fonte de la calotte de glace, qui serait épaisse de seulement trois mètres, a souligné Pen Hadow. Outre les rencontres avec la faune locale, notamment les ours polaires, l’équipe va parcourir un terrain fait « de glaces en mouvement, en désintégration, imprévisibles » dans des conditions météo parfois difficiles (brouillard, blizzard). Le budget total de la mission est de 2 millions de livres (2,87 millions d’euros). L’enjeu de la mission est d’autant plus important que la fonte de l’Arctique a déjà créé des tensions régionales : 25 % des réserves mondiales de gaz et de pétrole sont désormais accessibles et de nouvelles routes maritimes ont été ouvertes. « Il y a cinq ans, tout le monde se fichait de savoir qui allait en Arctique », a souligné M. Hadow.
L’explorateur britannique Pen Hadow, premier homme à avoir atteint seul et sans assistance le pôle Nord au départ du Canada en 2003, va mener à partir de février 2008 une expédition scientifique pour mesurer « précisément » l’épaisseur de la calotte polaire en Arctique.
« La calotte de glace de l’Arctique est en crise. Elle va disparaître au cours de la vie de la...