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Actualités - CHRONOLOGIE

FESTIVAL D’AUTOMNE DE PARIS Une nouvelle vague de compositeurs du Moyen-Orient réécrit la musique

Le New Ensemble, structure orchestrale unique fondée en 1980 à Amsterdam et comptant des instruments à cordes pincées (mandoline, guitare, harpe), des vents, des cordes et percussions, s’est enrichi dimanche dernier, à l’amphithéâtre de l’Opéra national de Bastille, d’un takht (ensemble comprenant un oud, un qanun, une ou deux vièles, une nay et un riqq), pour présenter les créations récentes d’une nouvelle génération de compositeurs du Moyen-Orient. Des compositeurs aux origines et d’influences culturelles différentes, tels Rasheed al-Bougaily, le Kowëtien, Alireza Farhang, l’Iranien, Shafi Bahreddin, le Syrien, Samir Odeh-Tamini, l’Israélo-Palestinien, et Hiba el-Kawas, la Libanaise, qui ont en commun une partie de leur formation musicale réalisée en Europe et leur désir de donner un nouvel élan à l’écriture musicale d’Orient. Cette volonté se ressent clairement dans leurs œuvres : la mélodie unique, chère à la composition orientale traditionnelle, laisse place à une polyphonie mêlant avec finesse instruments orientaux et occidentaux. Chacun à sa manière expérimente cette nouvelle voie. Dans la musique d’Alireza Farhang, qui oscille alternativement d’un monde à l’autre, les instruments s’adaptent à ces allers-retours incessants ; ainsi, le takht se synchronise au mode occidental imposé par l’ensemble et, réciproquement, l’ensemble émet des consonances orientales lorsque le takht en donne la tonalité. Chez Shafi Bahreddin, le takht et l’ensemble jouent en permanence simultanément, laissant de temps à autre ressortir du chœur un instrument. Quant à Hiba el-Kawas, elle annonce dans sa Ru’ia Fi Maa les prémices de l’opéra arabe. Ces nouvelles écritures, où les instruments et les mélodies d’Orient et d’Occident se mêlent, se suivent et se heurtent harmonieusement, laissent présager des chantiers de réflexion et de réforme colossaux en la matière, dans les prochaines années. Comme l’a magnifiquement prouvé Garry Walker dans sa direction de l’agencement rythmique orchestral, le défi de la rencontre musicale entre ces deux traditions a été relevé. Sarah HATEM
Le New Ensemble, structure orchestrale unique fondée en 1980 à Amsterdam et comptant des instruments à cordes pincées (mandoline, guitare, harpe), des vents, des cordes et percussions, s’est enrichi dimanche dernier, à l’amphithéâtre de l’Opéra national de Bastille, d’un takht (ensemble comprenant un oud, un qanun, une ou deux vièles, une nay et un riqq), pour...