PHOTOS - « Images de marques », jusqu’au 19 octobre, au campus de la faculté des sciences humaines (USJ) Pas d’angle mort pour Roger Gergès

Une vingtaine de photos grand format s’affichent jusqu’au 19 octobre au campus de la faculté des sciences humaines (USJ). Une démarche artistique nouvelle signée Roger Bergès, qui entend affirmer sa volonté de présenter ses « Images de marques » et sortir des sentiers battus. Dans une mise en scène élaborée et sous un éclairage diffus, déclinant les couleurs et mélangeant les teintes, Roger Gergès a réalisé une série de photos s’articulant sur différents thèmes. Produits alimentaires, de consommation et de technologie, ce sont différents objets qui envahissent le quotidien et qui agressent tous les jours le regard. Pour cet intendant à la faculté des sciences humaines qui revient à ses anciennes amours, la photo, il s’agissait de rompre avec les méthodes usuelles de publicité et créer des espaces nouveaux. Comment présenter et vendre un produit sans l’associer pour autant à des images si ce n’est discordantes, du moins très éloignées de l’objectif à atteindre ? Comment faire parvenir le message subtilement et justement pour qu’il soit perçu dans son intégralité ? Enfin, comment savoir cibler le regard sans le détourner ou le dévier ? C’est à travers ce questionnement que le photographe s’est attelé à mettre en place une réalisation laborieuse et précise. Des images à caractère publicitaire qui s’articulent principalement sur une étude artistique combinant formes, couleurs et saveurs. « Une démarche qui a nécessité plus d’un an, précise l’artiste. Il me fallait choisir le thème, travailler le décor (souvent à l’intérieur), réaliser un montage et peaufiner le son et la lumière. » Sous l’objectif de Roger Gergès, qui avoue faire de simples retouches et non des manipulations, la bouteille de champagne décline en un camaïeu de verts, le miel devient une coulée d’or et le robinet s’impose comme un bloc luisant de métal. « Pour présenter une artiste qui réalise des icônes, poursuit-il, je l’ai captée à sa table de travail puis j’ai photographié ses œuvres. Tout en suivant le processus, le regard n’a qu’à faire tout seul l’assimilation. » L’œuvre de l’artiste, qui évoque la démarche cinématographique, est également étayée par un film (toujours réalisé par Gergès) expliquant les différentes étapes qu’il a suivies pour atteindre ce résultat. Un travail méticuleux et généreux, qui aborde une nouvelle vision des choses tout en réajustant les angles. Colette KHALAF