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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - « Réservé aux dames » chez Alice Mogabgab, jusqu’au 3 novembre Clotilde Ancarani, un féminin singulier

Robes et éventails s’exposent chez Alice Mogabgab jusqu’au 3 novembre. En technique mixte sur toile et en sculptures, ces œuvres traduisent le caractère de feu, d’air et de terre de Clotilde Ancarani, qui plonge dans l’histoire universelle de la femme ainsi que dans son histoire personnelle et propose un voyage tout en sensualité au cœur des origines de l’humain. Poème, Légèreté blanche, Terre, et Amitié métallique. Autant de titres évocateurs pour ces robes diaphanes et flottantes et ces éventails déployés (petites et grandes dimensions) qui ne sont que l’expression du rapport des formes et des matières et qui renvoient au jeu de la vie sociale. Clotilde Ancarani « joue de l’empreinte et du camouflage » sans pour autant rien dissimuler. De son prénom de princesse mérovingienne, l’artiste a tiré le côté royal, le somptueux, tandis que son nom, à résonance italienne, sonne au départ comme une gifle, mais s’achève dans une envolée lyrique. Née à Chicago de père italien et de mère belge et travaillant à Bruxelles, Ancarani, artiste très contemporaine et prolifique, se meut avec la même aisance dans la peinture que dans la sculpture et son art puise ses origines dans l’histoire ainsi que dans tous les repères artistiques. Elle avoue avoir rêvé d’être danseuse chez Béjart. Elle y a suivi d’ailleurs des cours intensifs entre 13 et 16 ans. Elle avoue aussi avoir pris des distances avec la formation suivie à la « Rhock Académie » ainsi qu’à celle des beaux-arts de « Braine l’Alleud » en leur préférant le chemin de la liberté. Une évasion dans le temps et l’espace que cette artiste doublée d’une mère d’une famille nombreuse s’octroie dans ses champs de matières et de couleurs. Entre force et légèreté La robe pour Ancarani n’est plus objet mais sujet. Elle s’impose au regard pour véhiculer des milliers de sensations et de rêves. Rêves enfouis de petites filles, mais également affleurement du voluptueux et du sensuel. Les silhouettes blanches et diaphanes, sans tête, ni bras, ni jambes qui épousent un corps inexistant tout en le suggérant, semblent appartenir à des époques révolues, étrusques, grecques ou mésopotamiennes, indéfinissables en tous les cas. Pour parvenir à cette intemporalité, Clotide Ancarani extirpe de son vécu des bouts de ficelle, de la dentelle et du sable ramené de ses lointains voyages et les mélange dans un dégradé de couleurs et de matière, laissant place à l’inabouti et à l’asymétrie. Son travail est un long combat entre la force et la fragilité, l’évanescent et le solide, l’aérien et le terrestre. Ses œuvres s’interpellent et se complètent tant dans la sculpture que dans le pictural, dans le minimaliste ou la surcharge. « J’aime le côté pictural qu’apporte la patine à la structure », dit-elle. Si ces énergies se répondent en écho, elles se résument cependant en un seul mot : le féminin. Avec la précision d’un orfèvre, Clotilde Ancarani, cisèle, brode, applique, peint et sculpte. Ses incursions de guipures et de rouge carmin (rappel des époques phéniciennes), sur des espaces granulés et broyés au noir et aux teintes de terre, sèment la confusion. L’artiste sculpte ses peintures et peint ses sculptures. Dans cette frivolité artistique où elle semble jouer la séduction, ses toiles et sculptures s’ouvrent et se referment sur elles-mêmes, déployant à loisir les multiples facettes de la femme. Et si ses éventails sont surnommés masques, ce n’est pas un pur hasard. Pour cette artiste belge, la vie n’est qu’une grande mascarade, un bal où tout le monde est admis et qui n’est pas seulement réservé aux dames. Colette KHALAF
Robes et éventails s’exposent chez Alice Mogabgab jusqu’au 3 novembre. En technique mixte sur toile et en sculptures, ces œuvres traduisent le caractère de feu, d’air et de terre de Clotilde Ancarani, qui plonge dans l’histoire universelle de la femme ainsi que dans son histoire personnelle et propose un voyage tout en sensualité au cœur des origines de...