L’Afrique du Sud se moque de plaire

L’Afrique du Sud se moque de posséder l’une des plus belles lignes de trois-quarts au monde, elle cherchera seulement à gagner dimanche contre l’Argentine, quitte à ennuyer les spectateurs. Les Springboks sont persuadés que la meilleure stratégie pour battre les Pumas, en demi-finale de la Coupe du monde de rugby, est de pratiquer un jeu simple et conservateur. « Tant que nous gagnons, je me moque de ce que pensent les spectateurs », a prévenu hier l’ouvreur sud-africain Butch James. « Nous n’avons pas beaucoup joué de rugby à haut risque depuis que nous sommes là et nous allons rester fidèles à notre façon de jouer », a-t-il ajouté. « La réalité, c’est qu’il faut aller sur le terrain et se contenter de marquer plus de points que l’adversaire. Il n’est pas nécessaire de réussir le match parfait. » La stratégie des Springboks est donc simple face à l’Argentine. Ils projettent d’envoyer le jeu au pied chez les Pumas et de pousser l’adversaire à la faute avec le travail de leur pack. L’Afrique du Sud ne s’attend de toute façon à rien d’autre de la part des Argentins et, pour le deuxième ligne Victor Matfield, c’est ainsi que se gagnent les matchs à élimination directe. L’exemple anglais « Ils pratiquent un jeu qui convient parfaitement pour les quarts et les demi-finales », observe Matfield. « Ils ont un plan de jeu très conservateur, ils s’appuient sur un excellent jeu au pied et une excellente défense et nous savons tous que c’est de cette manière que se gagnent les coupes du monde. » « C’est la raison pour laquelle ils n’ont pas encore perdu un match et c’est de cette manière qu’on joue au rugby lorsqu’il y a de l’enjeu. » Pour Matfield, la preuve de l’efficacité du rugby restrictif a été apportée en quarts de finale par les victoires de la France sur la Nouvelle-Zélande et de l’Angleterre sur l’Australie. « Nous l’avons également constaté avec l’Angleterre lors de la précédente Coupe du monde. Ils avaient la meilleure défense et avec Jonny (Wilkinson), ils avaient le meilleur jeu au pied », rappelle le futur deuxième ligne de Toulon. « Personne ne croyait qu’ils seraient encore là, mais ils ont prouvé, lorsque Jonny est revenu avec son jeu au pied, qu’il fallait compter avec eux et si c’est ainsi que l’on gagne les matchs à enjeu, alors c’est comme ça qu’il faut jouer. » Les spectateurs ne doivent cependant pas désespérer à l’avance. « On verra quand même autre chose, assure Matfield. Il y aura toujours des ballons de récupération sur lesquels on peut voir du rugby enthousiasmant et c’est dans ces moments-là qu’il faut des tueurs. » « Il faut avoir ce genre de joueurs capables de marquer sur les occasions qu’ils obtiennent parce que la vérité, c’est qu’il n’y a pas beaucoup d’occasions en demi-finales et en finale. »