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L’Afrique du Sud, seule rescapée australe, au bout de la douleur

Moins en cour depuis le Mondial 2003 que la Nouvelle-Zélande, voire l’Australie, l’Afrique du Sud, rescapée du Tri-Nations en demi-finale, voit validée une gestion de joueurs souvent critiquée au Sud et une croissance dans la douleur, depuis quatre ans comme à cette Coupe du Monde. Et les Springboks sont pardonnés de distiller aujourd’hui quelques leçons acides à leurs rivaux du Sud. Eux qui, d’épreuves (bilan international mitigé) en trophées (Super-14), disent avoir dompté, banni peu à peu cette « peur de l’échec » qui paralysa All Blacks et Wallabies le week-end dernier. « S’il y a une chose dont je suis sûr, c’est que ce groupe de joueurs a traversé assez d’épreuves, regardé assez souvent l’abîme en face depuis quatre ans pour être aujourd’hui à la hauteur d’un défi de plus, pose Jake White. Cela en dit long sur leur tempérament, et le leadership de John Smit. » Il n’a échappé à personne que les quatre demi-finalistes sont issues des poules les plus serrées : la poule D dite « de la mort » avec l’Irlande (Argentine et France) et la poule A secouée par les Tonga (Afrique du Sud et Angleterre). Surtout, il n’a pas échappé à White qu’Australie et Nouvelle-Zélande sont arrivées en quarts sans avoir peiné depuis un mois, quel que soit l’adversaire. Et, dans le cas des All Blacks et de leurs XV interchangeables, « sans avoir souffert souvent depuis quatre ans. Et quand les 10 minutes vitales sont arrivées à Cardiff, ils n’ont pas su les gérer ». Souffrir pour grandir Les Springboks (66 % de succès en quatre ans), n’ont jamais approché l’inouï pourcentage de Graham Henry (87,5 %). Ils sont même passés, fin 2006 (3e du Tri-Nations, défaites en Angleterre, en Irlande), près de la crise, avec Jake White menacé. Mais ils sont toujours là, et lui avec eux. « On a grandi incroyablement », explique Henning Gerricke, le préparateur mental des Boks. « Notre première année ensemble fut un peu une lune de miel, avec le titre 2004 des Tri-Nations, la 2e on est passés à un match, mais notre 3e année, 2006, a été la pire, et on en avait besoin pour grandir. » « Regardez les équipes qui réussissent », insiste White, fréquent admirateur du pragmatisme façon Clive Woodward : « Elles gagnent les matches où elles souffrent, ne sont pas bien. Rappelez-vous du quart 2003 que l’Angleterre gagna en jouant piètrement contre le pays de Galles. À la fin, ils ont soulevé la Coupe... » Parallèlement, la façon dont les Sud-Africains abordèrent cette saison le Super-14, tournoi des provinces australes, a servi. Quand les Blacks optaient pour 22 joueurs « protégés », dispensés de la moitié de la compétition, les Boks, outre de rares convalescents, en disputaient la totalité. Tempérament Au final, une finale 100 % sud-africaine (Bulls vainqueurs des Sharks) a donné un immense élan de confiance à un pays qui n’avait plus gagné le titre depuis 1993 (alors le Super-10). Et accru encore chez les déjà cadres Matfield, Du Preez (Bulls), le « tempérament de grand match », qui paie à présent, comme en fin de match nerveuse contre les Fidji (37-20). Par contre, les Sud-Africains, White surtout, se virent honnis en juillet par Néo-Zélandais et Australiens lorsqu’ils envoyèrent leur réserve à la phase retour du Tri-Nations à Christchurch et Sydney. « Cette décision de les reposer au bon moment paie aujourd’hui », savoure Gert Smal, entraîneur adjoint chargé des avants. Alors, Boks vainqueurs du Sud par Mondial interposé ? Ce que montrent ces quarts, c’est « l’importance d’être là, de vraiment venir le jour du match, surtout les meilleurs joueurs », persifle l’autre adjoint, Allister Coetzee. Perfidie interaustrale ? Pas seulement. Garantie que les Springboks seront là contre l’Argentine.
Moins en cour depuis le Mondial 2003 que la Nouvelle-Zélande, voire l’Australie, l’Afrique du Sud, rescapée du Tri-Nations en demi-finale, voit validée une gestion de joueurs souvent critiquée au Sud et une croissance dans la douleur, depuis quatre ans comme à cette Coupe du Monde.
Et les Springboks sont pardonnés de distiller aujourd’hui quelques leçons acides à leurs...