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Actualités - OPINION

Sentences totalitaires

Les formations totalitaires s’évertuent à formuler des sentences qui deviennent progressivement des slogans et vite des cris de ralliement conquérants. Pour ceux qui ont vécu l’entre-deux guerres, il est aisé de se souvenir des campagnes des partis totalitaires en Italie et dans le Reich. Une liste des cris des Jeunesses national-socialistes et des Jeunesses fascistes évoque aisément la lutte de ces partis pour s’emparer du pouvoir. À noter que leur force était puisée dans leur formation paramilitaire. Au Liban, où l’opposition a pour colonne vertébrale le Hezbollah, on ne peut s’empêcher de voir des analogies avec ces exemples. Ainsi le Hezb, tirant dans sa puissante remorque ses alliés Amal et CPL, commence par accuser ses adversaires d’obédience au Conseil de sécurité et aux puissances occidentales (remarquons par contraste que les porte-parole de cette même opposition parlent volubilement de leurs alliés syriens, tandis que, de l’autre côté de la frontière, Farouk el-Chareh, cité par plusieurs journaux beyrouthins, ne craint pas de dire sans ambages que « nos alliés au Liban sont les plus forts »). Il était temps de signaler cette self-antinomie qui ne semble déranger personne. Mais revenons à l’accusation devenue sentence. L’élection présidentielle se dessinant déjà à l’horizon, le Hezb (alliés inclus) a commencé par menacer d’en empêcher la tenue par défaut de quorum. Par la suite, il a réalisé que le scrutin pourrait, nonobstant, réussir à la majorité absolue et amener valablement un chef d’État. Alors, les menaces de chaos agitées par le Hezb (et cie) se sont faites de plus en plus précises, pour en arriver à la trouvaille finale : Au tout dernier iftar chiite, le président du groupe parlementaire du Hezb, Mohammad Raad, se dressant de toute sa stature au milieu du banquet, a prononcé solennellement la sentence suivante : « Si un président de la République est élu à la majorité absolue, c’est qu’il aura été parachuté par les USA. » Pareille sentence, prononcée sur un ton péremptoire, semble être un mot d’ordre provenant en direct du wilayet el-faqih, ou « autorité du chef spirituel » (continuateur de Khomeyni). Elle constitue un défi lancé à tous les non-partisans et particulièrement à la partie chrétienne de la nation, dont est issu le président de la République. Nous la soumettons à la méditation des lecteurs, même chiites, qui ne sont pas de l’obédience du « Faqih ». Albert SARA
Les formations totalitaires s’évertuent à formuler des sentences qui deviennent progressivement des slogans et vite des cris de ralliement conquérants.
Pour ceux qui ont vécu l’entre-deux guerres, il est aisé de se souvenir des campagnes des partis totalitaires en Italie et dans le Reich. Une liste des cris des Jeunesses national-socialistes et des Jeunesses fascistes évoque...