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Rugby - Les Français se concentrent déjà sur la demi-finale face à l’Angleterre La fièvre bleue gagne du terrain

Après leur héroïque escapade en terre galloise, les Bleus ont rejoint hier une France gagnée par la folie du rugby. En quittant Cardiff pour Roissy, les Français tournent le dos à leur exploit face à des All Blacks tout gris et mettent résolument le cap sur la demi-finale qui les opposera, samedi prochain, sur la pelouse du Stade de France, à leur ennemi intime, l’Angleterre. En leur absence, l’Hexagone est devenu ovale. Plus de 16 millions de téléspectateurs, record absolu pour un match de rugby, étaient rivés samedi soir à leur écran pour voir les Français renverser la montagne noire et s’accrocher à leur rêve de devenir champions du monde. Concerts de klaxons, scènes de liesse, la nuit blanche qui a suivi dans la capitale le furieux combat qui venait de se dérouler sur la pelouse du Millennium Stadium a pris une couleur bleu sombre. Tout cela, bien sûr, rappelle le bonheur parfaitement rond de 1998. L’aventure a commencé de manière hésitante, les choix tactiques de l’entraîneur ont été contestés, le doute s’est installé dans les esprits. Plus un mot là-dessus. Bernard Laporte a raison, puisqu’il a gagné, et s’il suffit de faire des petits tas et de donner de grands coups de pied pour atteindre le paradis, pourquoi diable s’en priver ? Déjà se profile l’Angleterre, que la France a mâté deux fois en phase de préparation, mais qui a repris du poil de la bête depuis le début de la compétition et s’accroche fermement à son titre conquis de haute lutte il y a quatre ans en Australie. Écartés par ces Anglais en demi-finale en 2003, les Bleus doivent surtout se prévenir contre les gueules de bois qui avaient suivi leurs mémorables victoires au seuil de la finale face à l’Australie en 1987 et à la Nouvelle-Zélande en 1999. Jusqu’au bout Coupables de relâchement, ils avaient à chaque fois craqué en finale. Il s’agit cette fois de tenir jusqu’au bout. « On n’a toujours rien gagné, a souligné Frédéric Michalak. Il faut profiter de ce bonheur et vite se reconcentrer pour ne pas refaire la même erreur qu’en 1999, après cette autre victoire face aux All Blacks. » L’excès de confiance est une tentation à éviter absolument, la France le sait depuis qu’elle a pensé pouvoir avaler tout cru des Pumas pourtant guère digestes. « L’Angleterre est une grande équipe, car pour battre l’Australie, il faut être une grande équipe, a prudemment souligné Bernard Laporte. Elle a eu des problèmes mais elle est là, prête à défendre son titre. » Il reste aux Français à choisir un hôtel parisien, porte de Sèvres ou porte de Bercy, et à continuer de soigner leurs blessés, notamment Pierre Mignoni, touché à la cuisse, et Serge Betsen, qui se remet de son K-O de samedi. Mardi, l’entraînement reprendra à Marcoussis et, mercredi, Bernard Laporte lèvera le voile sur les troupes qui défieront l’Angleterre. Il restera fidèle à son credo (on joue à 30), continuera à s’appuyer sur une poignée de valeureux trentenaires et pourrait réserver quelques surprises. Ce qui a changé depuis samedi, c’est que tout un pays est désormais derrière lui. Il le sait et s’est permis, au lendemain du triomphe de Cardiff, d’égratigner ceux qui avaient osé manquer de respect à des joueurs qu’il a juré de défendre bec et ongles. Comme ils l’ont démontré samedi, ils peuvent très bien le faire tout seul. Comme leur stratège, ils savent que la vérité ne viendra que du terrain et que l’espoir, quand il renaît, est souvent plus fort que tout.
Après leur héroïque escapade en terre galloise, les Bleus ont rejoint hier une France gagnée par la folie du rugby.
En quittant Cardiff pour Roissy, les Français tournent le dos à leur exploit face à des All Blacks tout gris et mettent résolument le cap sur la demi-finale qui les opposera, samedi prochain, sur la pelouse du Stade de France, à leur ennemi intime,...