Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Le rébus du Nobel de littérature 2007 : favori ou lauréat surprise

Mon premier est à la devanture de la plus grande librairie de Stockholm, mon deuxième est le favori des parieurs, mon troisième est cité chaque année : mon tout pourrait être le Nobel de littérature qui reste un secret bien gardé quelques jours avant sa nomination. Au petit jeu des devinettes, les milieux littéraires en Suède sont divisés en deux camps avant l’annonce officielle, jeudi 11 octobre.  Il y a ceux qui pensent que le lauréat viendra de la poignée de favoris dont les noms reviennent chaque année ou au contraire ceux qui estiment que l’auteur couronné sera une grosse surprise, un homme ou une femme peu connus du grand public. Alors, au tour du Japonais Haruki Muramaki, souvent cité dernièrement ? Signe prémonitoire comme le romancier s’en amuse parfois, la traduction suédoise de son roman Kafka sur le rivage trône en vitrine de l’Akademibokhandeln. « C’est toujours une devinette », estime Gunilla Sandin, une des responsables de la Foire du livre de Göteborg, qui croit dans les chances d’écrivains sans grande notoriété mondiale, comme la poétesse française Maryse Condé ou le romancier et poète estonien Jaan Kaplinski.  Le site des parieurs en ligne Ladbrokes a gagné en crédibilité en 2006 car son favori, le romancier turc Orhan Pamuk, a remporté le prix. Cette année, le tiercé est : le romancier et essayiste italien Claudio Magris à 5 contre 1, suivi dans un mouchoir de poche du poète australien Les Murray et d’un sempiternel nobiliaire, le romancier américain Philip Roth. L’auteur de La Tache fait apparemment partie de ces écrivains qui figureraient bon an mal an sur la liste courte de cinq auteurs qui, après plusieurs sélections, sont finalement soumis à l’approbation de l’Académie suédoise en séance plénière. La liste reste secrète, ce qui rend les supputations d’autant plus difficiles. « Selon des sources internes à l’académie, le choix est déjà fait et c’est un signe que ce sera quelqu’un que l’académie connaît déjà, un favori et pas un outsider », selon un membre de l’édition qui a requis l’anonymat car les académiciens sont tenus au silence. Pour l’éditeur Stephen Farran-Lee, de la maison d’édition suédoise Nordstedts, le gagnant pourrait se trouver parmi trois noms : Philip Roth, un autre américain considéré comme plus hermétique Don DeLillo et le poète syrien Adonis. « Si je devais donner un seul nom, ce serait Adonis. Il est mentionné depuis 15 ans et c’est un lauréat fort », ajoute-t-il. L’académie se dit imperméable aux considérations politiques, aux appartenances nationales ou au sexe des écrivains, ne jugeant que la qualité de l’œuvre. Mais « ce serait formidable si le prix allait à une femme, dit Mme Sandin, un grand auteur femme comme Joyce Carol Oates ». Pour la directrice des pages culturelles du plus grand journal suédois Dagens Nyheter, Maria Schottenius, « ce pourrait être une femme car il y a eu bien plus de lauréats homme que femme », mais sa candidate n’est pas la romancière américaine qui « écrit trop et dont la qualité n’est pas toujours élevée ». Mme Schottenius pense elle que l’académie peut surprendre comme elle l’a fait en nommant Pamuk. Toutefois, elle énumère une liste d’écrivains reconnus comme l’Italien Antonio Tabucchi, l’Israélien Amos Oz, le Mexicain Carlos Fuentes. Le prolifique romancier péruvien Mario Vargas Llosa est aussi cité par certains, mais celui qui serait son soutien à l’académie, Knut Ahnlund, boude les séances depuis un différend avec ses pairs. L’auteur sud-coréen Ko Un aurait aussi ses partisans.  Le prix est doté de 10 millions de couronnes suédoises (1,08 million d’euros).
Mon premier est à la devanture de la plus grande librairie de Stockholm, mon deuxième est le favori des parieurs, mon troisième est cité chaque année : mon tout pourrait être le Nobel de littérature qui reste un secret bien gardé quelques jours avant sa nomination.
Au petit jeu des devinettes, les milieux littéraires en Suède sont divisés en deux camps avant l’annonce...