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Une nouvelle forme de vie pour des carburants et médicaments ?

Le pionnier controversé des biotechnologies, Craig Venter, se dit sur le point de créer une nouvelle forme de vie, une bactérie greffée avec un patrimoine génétique minimal, qui pourrait être mise au service de l’humanité pour produire carburants et médicaments. Cet organisme unicellulaire est piloté par un chromosome dans lequel n’a été conservé qu’un nombre très réduit de gènes (381), soit ce qu’il faut pour que la bactérie puisse rester en vie, se nourrir et se reproduire. La nouvelle bactérie serait ainsi très largement artificielle, même si les briques de base la composant proviennent d’organismes existants. L’idée est de produire un outil à tout faire pour les biologistes en la dotant par la suite des gènes nécessaires à l’accomplissement de tâches déterminées. Sa création, sur laquelle Craig Venter travaille depuis plus de cinq ans, a été en partie financée par le département américain de l’Énergie, séduit par son potentiel pour fournir une énergie « verte » à bon marché. « Nous allons passer de la capacité à lire notre code génétique à la capacité à l’écrire », a affirmé au quotidien The Guardian le scientifique, qui avait mené les efforts du secteur privé pour décoder le génome humain... et avait fait scandale en voulant en breveter une partie. Le laboratoire de Venter, le J. Craig Venter Institute, a récidivé en déposant en octobre 2006 une demande de brevet « pour un jeu de gènes essentiels et un organisme de synthèse autonome, qui peut croître et se répliquer ». Sa demande, valable pour les États-Unis et une centaine d’autres pays, avait été rendue publique fin mai par l’association canadienne ETC, après qu’elle eut été publiée par les organismes en charge de la protection des brevets. « Sur la base du langage utilisé dans la demande, les chercheurs de l’institut Venter n’étaient probablement pas arrivés à l’époque à un organisme totalement fonctionnel », notait alors l’association spécialisée dans le suivi des nouvelles technologies. Tout en relevant aussitôt qu’aucun expert ne doutait de la capacité des équipes de Craig Venter à mener à bien leur projet. Les chercheurs américains ont travaillé sur l’organisme vivant le plus simple connu : une bactérie appelée Mycoplasma genitalium, que l’on trouve dans les voies génitales où elle cause des inflammations de l’urètre. Le M. genitalium ne contient que 517 gènes, contre environ 34 000 pour un être humain. La version « épurée » mise au point par Craig Venter, baptisée Mycoplasma laboratorium, a ainsi été allégée d’un quart de ses gènes « inutiles ». Interrogé par l’AFP, Heather Kowalski, un porte-parole de Craig Venter, a annoncé que les recherches avaient abouti. « Nous n’avons pas réalisé ce que certains nous ont prêté en matière de vie synthétique. Quand nous le ferons, il y aura une publication scientifique et nous sommes probablement à des mois de cela. » Les opposants à la démarche de Craig Venter, comme ETC, craignent que le chercheur iconoclaste ne s’arroge un monopole sur toutes les formes de vie artificielle. Et ouvre une véritable boîte de Pandore en créant un vecteur idéal pour de terrifiantes armes biologiques.
Le pionnier controversé des biotechnologies, Craig Venter, se dit sur le point de créer une nouvelle forme de vie, une bactérie greffée avec un patrimoine génétique minimal, qui pourrait être mise au service de l’humanité pour produire carburants et médicaments.
Cet organisme unicellulaire est piloté par un chromosome dans lequel n’a été conservé qu’un nombre très...