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Actualités - CHRONOLOGIE

La manipulation des cellules souches de souris ouvre un nouvel horizon à la recherche Le Nobel de médecine à deux Américains et un Britannique Rubrique réalisée par Nada Merhi

Les Américains, Mario Capecchi et Oliver Smithies, et le Britannique, Martin Evans, ont remporté hier le prix Nobel de médecine 2007, pour leurs travaux sur la création de souris transgéniques. Ces études, conduites par les trois scientifiques séparément, ont permis de découvrir la manière de manipuler des cellules souches embryonnaires de souris, ouvrant ainsi un nouvel horizon à la recherche sur des maladies comme l’Alzheimer ou le cancer. Leurs découvertes « sont à présent appliquées quasiment dans tous les domaines de la biomédecine, de la recherche fondamentale au développement de nouvelles thérapies », a indiqué le comité Nobel dans un communiqué. Les travaux des trois savants ont permis de mettre au point la technique du ciblage de gène souvent appelée « knock-out » de gène, c’est-à-dire sa neutralisation, ce qui peut permettre de réparer génétiquement des cellules malades. À ce jour, plus de 10 000 gènes de souris, environ la moitié du génome des mammifères, ont été mis K.-O. Pour le comité Nobel, les découvertes des trois lauréats « ont permis de mettre au point une technologie d’une immense importance » pour cibler les gènes de souris, estimant que « les bienfaits pour l’humanité vont continuer à augmenter dans les années à venir ». Le champ d’application de ces découvertes est multiple pour l’homme, notamment pour trouver des traitements de maladies dégénératives comme l’Alzheimer, mais aussi le cancer, le diabète et les maladies cardio-vasculaires. Né en 1937 en Italie, Capecchi est professeur en génétique humaine et en biologie à l’Université de l’État de l’Utah à Salt Lake City. Il a célébré samedi dernier son 70e anniversaire. Smithies, 82 ans, est né en Grande-Bretagne. Il est professeur en pathologie et médecine à l’Université de Caroline du Nord, à Chapel Hill. Les deux savants ont immigré aux États-Unis dont ils sont devenus citoyens. Capecchi et Smithies ont tous les deux eu l’idée qu’il était possible de réparer des gènes en utilisant une méthode dite de « recombinaison homologue ». Celle-ci consiste en un échange d’information génétique (fragment d’ADN par exemple), qui permet, dans le cadre des expériences sur les souris, de modifier spécifiquement un ou des gènes. Le Britannique Martin Evans, né en 1941, est professeur de génétique à l’Université de Cardiff. Il a été anobli et porte le titre de sir Martin. Dans les années 80, il a isolé des cellules souches embryonnaires de souris et a travaillé sur des cellules de souris cancéreuses. Le chercheur britannique a appliqué le ciblage de gène sur des souris pour travailler sur des maladies humaines, comme la mucoviscidose ou encore l’hypertension et l’artériosclérose. L’an dernier, les Américains Andrew Fire et Craig Mello avaient remporté le prix pour la découverte d’un mécanisme qui permet de faire taire des gènes et de lutter contre des agents infectieux, offrant eux aussi un outil de recherches intensives sur les maladies humaines. Le prix Nobel de physique sera décerné aujourd’hui et celui de chimie demain. Suivront le Nobel de littérature jeudi, celui de la paix vendredi et de l’économie lundi prochain. Les prix seront remis officiellement lors de cérémonies à Stockholm et à Oslo le 10 décembre. Les lauréats du Nobel de médecine recevront des mains du roi de Suède une médaille en or, un diplôme et se partageront un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (1,08 million d’euros).
Les Américains, Mario Capecchi et Oliver Smithies, et le Britannique, Martin Evans, ont remporté hier le prix Nobel de médecine 2007, pour leurs travaux sur la création de souris transgéniques. Ces études, conduites par les trois scientifiques séparément, ont permis de découvrir la manière de manipuler des cellules souches embryonnaires de souris, ouvrant ainsi un nouvel...