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RÉTROSPECTIVE Vivienne Westwood, la reine du punk, expose ses créations à Milan

Des escarpins cloutés aux kilts écossais déchirés qui ont fait sa renommée, la créatrice britannique Vivienne Westwood est à l’affiche d’une rétrospective à Milan qui revient sur trente-cinq ans d’excentricités géniales et de sensualité underground. « Déjà petite fille, je cousais et je faisais mes vêtements », a raconté une Vivienne Westwood de 66 ans rayonnante, le visage encadré par des mèches flamboyantes s’échappant d’une casquette militaire grise, lors de la présentation de l’exposition à la presse lundi 24 septembre. « J’ai commencé ma carrière en 1970 pour aider mon fiancé Malcom McLaren (manager du groupe punk The Sex Pistols) » à habiller Johnny Rotten et ses acolytes, se souvient-elle. Le premier magasin ouvert par le couple sur King’s Road à Londres va vite devenir légendaire après le succès vestimentaire du groupe sur scène. Dès l’entrée de la rétrospective milanaise, un simple tee-shirt donne le ton : noir, aux emmanchures de cuir, son plastron est recouvert de petits os reliés entre eux par des chaînes de métal, symbole des premières années trash qui ont valu à Vivienne Westwood le surnom de « reine du punk ». Des collants en résille noire aux kilts écossais déchirés, des chemises blanches bouffantes mangées par les trous aux escarpins cloutés, les quelque cent cinquante créations exposées sont un habile mélange d’excentricité et de sensualité exacerbée, et ce dès la toute première collection présentée en Londres en 1981 et baptisée « Pirate ». « Lorsque je marchais dans la rue, les voitures pilaient pour me regarder, c’est vrai qu’à cette époque tout le monde s’habillait en hippie », s’amuse Vivienne Westwood. Elle ne perdra d’ailleurs jamais ce sens de la provocation, allant même jusqu’à se présenter sans culotte devant la reine Élisabeth II le jour (en 1992) où cette dernière la fit « Lady » en la décorant officier de l’empire britannique : alors que Vivienne Westwood sortait de Buckingham Palace, un courant d’air souleva sa robe et elle se fit immortaliser dans le plus simple appareil par les nombreux photographes présents à la cérémonie. Même les tailleurs classiques exposés à Milan montrent la touche Westwood : découpés dans du tweed tout ce qu’il y a de plus formel, leur silhouette se déstructure subitement au niveau des épaules ou du col, ou alors s’élargissent exagérément sur les hanches et les seins pour offrir une silhouette de femme fatale. Autre petit faible de la créatrice, les corsets, inlassablement revisités au fil des années, qui s’ornent de paillettes bleu miroir, de dentelle rose pâle ou se découpent dans un tissu qui semble sorti tout droit du tableau d’un maître de la peinture romantique anglaise. Interrogée sur son style qui a révolutionné les années 1970, Vivienne Westwood a estimé qu’il serait « difficile de refaire une collection qui chamboule autant. Je dirais qu’aujourd’hui chaque pierre a été retournée », a-t-elle admis. Parmi les nombreuses paires de chaussures excentriques qui jalonnent la rétrospective, des escarpins bleus lacés attirent le regard : tellement compensés qu’ils atteignent un vertigineux 30 centimètres, ils avaient fait chuter le mannequin britannique Naomi Campbell lors d’un défilé en 1993. Rétrospective « Vivienne Westwood - trente-cinq ans de mode » au Palazzo Reale de Milan, jusqu’au 20 janvier 2008. Katia DOLMADJIAN
Des escarpins cloutés aux kilts écossais déchirés qui ont fait sa renommée, la créatrice britannique Vivienne Westwood est à l’affiche d’une rétrospective à Milan qui revient sur trente-cinq ans d’excentricités géniales et de sensualité underground.
« Déjà petite fille, je cousais et je faisais mes vêtements », a raconté une Vivienne Westwood de 66 ans...