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Actualités - CHRONOLOGIE

EXPOSITION - Jusqu’au 7 janvier Les chefs-d’œuvre islamiques de l’Aga Khan Museum au Louvre

En ouverture d’une saison placée sous le signe de l’Orient, le musée du Louvre présente près de quatre-vingt œuvres issues des prestigieuses collections de l’Aga Khan Museum. Témoignant de la diversité des arts de l’Islam, ces collections portent une attention particulière aux arts du livre et à la calligraphie et révèlent également les spécificités de la sensibilité chiite. L’exposition constitue aussi une préfiguration de l’Aga Khan Museum, dont l’ouverture à Toronto est prévue en 2011. L’exposition invite donc à découvrir un choix de chefs-d’œuvre, issus des magnifiques collections constituées par l’Aga Khan et par le prince et la princesse Sadruddin Aga Khan. Un ensemble de pages du plus fameux manuscrit iranien du XVIe siècle, le Livre des rois de Shah Tahmasp, deux vêtements médiévaux merveilleusement conservés, des calligraphies prenant les formes les plus diverses, témoignent du foisonnement esthétique du monde islamique de l’Espagne à l’Inde, du VIIIe au XIXe siècle. Conçue thématiquement, l’exposition aborde les influences croisées entre le monde islamique, l’Europe et la Chine ; les arts de la calligraphie, comme usages et expressions de l’écriture, qu’elle soit sacrée ou profane ; le domaine religieux, à travers notamment des œuvres d’inspiration chiite. Elle présente enfin le projet architectural réalisé par Fumihiko Maki pour l’Aga Khan Museum. Quelques-unes des grandes thématiques qui traversent l’art islamique et mettent particulièrement en lumière la spécificité des collections de l’Aga Khan Museum organisent le parcours de l’exposition en trois sections, auxquelles s’ajoute la présentation du futur musée de Toronto. De l’Europe à la Chine Cette première partie explore les dialogues noués entre les cultures islamique, européenne et chinoise, notamment à travers les regards portés par les artistes du monde islamique sur ces productions artistiques étrangères. Dès le Moyen Âge, les grands textes grecs et latins, comme le De Materia medica de Dioscoride, dont un exemplaire illustré du XIIe siècle est présenté ici, suscitent un vif intérêt dans le monde islamique, qui sert de conservatoire et de passerelle, principalement via l’Espagne, à la transmission du savoir antique. À partir du XVIIe siècle, l’influence européenne en Orient devient sensible, liée au développement des échanges commerciaux, diplomatiques et culturels. L’iconographie et le style de la peinture occidentale (en particulier le traitement de la perspective et le goût pour le paysage) viennent ainsi se combiner avec les traditions proprement islamiques : une étonnante miniature d’époque moghole représente ainsi une crucifixion. L’influence de la production artistique chinoise est particulièrement importante dans les domaines de la céramique et des textiles de luxe, largement importés et source d’imitation. La Chine a ainsi apporté au monde islamique une inspiration durable pour les motifs décoratifs. Plusieurs pièces de céramique bleue et blanche en témoignent, tout comme deux manteaux en soie façonnée (XIe et XIVe siècles). De la figuration à la narration Contrairement à une croyance tenace, la figuration tient une place importante dans les arts de l’Islam, du moins dans le domaine profane. Les objets en céramique présentent ainsi souvent des personnages ou des animaux illustrant des récits légendaires ou des scènes de genre, le plus souvent reliées à la vie de cour (chasse, scène de trône, musique et danse…). Les grands textes littéraires sont une source essentielle d’inspiration pour les artistes, et ont été eux-mêmes abondamment illustrés. Les collections de l’Aga Khan Museum comprennent un ensemble sans pareil de pages issues d’un des plus fameux manuscrits persans : Le Livre des rois, réalisé pour le souverain safavide Shah Tahmasp, entre 1522 et 1535. La complexité des images témoigne de la qualité atteinte dans l’art du livre, où la figuration, très étroitement liée au texte, devient narration. Préfiguration de l’Aga Khan Museum de Toronto Cette section présente la maquette du bâtiment de 10 000 m2 qui abritera l’Aga Khan Museum, conçu par l’architecte japonais Fumikiho Maki. Six éléments d’architecture (carreaux et revêtement en céramique, deux chapiteaux de pierre ou en céramique, une triple arcade de marqueterie de pierre), issus des différentes parties du monde islamique, évoquent la richesse du décor architectural qui s’est développé à l’intérieur et à l’extérieur des monuments. Du Coran à l’esthétique de l’écriture C’est le cœur de la collection qui se trouve réuni dans cette quatrième et dernière partie, centrée sur la calligraphie et l’art du livre : l’écriture est en effet un élément décoratif essentiel des arts de l’Islam. La tradition chiite Les collections de l’Aga Khan Museum accordent une place particulière aux objets ou manuscrits illustrant les courants chiites. Deux copies des Cent maximes attribuées à Ali (premier imam chiite) sont signées par des calligraphes persans renommés des XVe et XVIe siècles. Un calligramme en forme de lion contenant une invocation à Ali – le « lion de Dieu » – montre comment l’écriture devient figuration. Sur un étendard iranien du XVIe siècle, une invocation chiite (« Ô Allah ! Ô Mohammad ! Ô Ali ! ») est calligraphiée sur fond de feuillage. Le calligraphe à l’œuvre Une vitrine évoque la pratique du calligraphe grâce à quelques objets précieux (encrier, plumier des XIIe-XIIIe siècles) et une miniature exceptionnelle, représentant un courtisan en train d’écrire, à l’orientale, une feuille posée sur sa cuisse. La calligraphie, considérée comme l’art par excellence, s’est épanouie dans le cadre des chancelleries et se devait d’être maîtrisée par l’élite cultivée. Les noms de calligraphes célèbres nous ont été transmis depuis le Xe siècle. Le texte coranique et ses supports À travers la présentation de très belles pages de Corans anciens (VIIIe-XIXe siècle), d’une qualité exceptionnelle, se dessine l’évolution stylistique de l’écriture arabe et ses multiples variations : de l’écriture monumentale à l’écriture dite « poussière » (ou ghubari) qui permet de faire tenir le Coran sur deux pages, de la graphie anguleuse à la calligraphie cursive.
En ouverture d’une saison placée sous le signe de l’Orient, le musée du Louvre présente près de quatre-vingt œuvres issues des prestigieuses collections de l’Aga Khan Museum.
Témoignant de la diversité des arts de l’Islam, ces collections portent une attention particulière aux arts du livre et à la calligraphie et révèlent également les spécificités de la...