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CONCERT L’Orchestre symphonique national libanais sous la direction de Robert Lehrbaumer à l’église Saint-Joseph (USJ) Ouverture de la saison musicale avec les œuvres de Mozart, Schubert et Gholmieh

Grand monde trié sur le volet à l’église Saint-Joseph (USJ) illuminée et remplie jusqu’aux derniers bancs pour la reprise de la saison musicale avec l’Orchestre symphonique national libanais, sous la houlette du maestro Robert Lehrbaumer. Placé sous le patronage de l’ambassade d’Autriche, ce concert scelle l’amitié libano-autrichienne à travers un programme combinant des œuvres de deux musiciens autrichiens d’un génie exceptionnel, Mozart et Schubert, et d’autres de Walid Gholmieh. Familier déjà des mélomanes libanais, c’est pour la troisième fois que Lehrbaumer dirige l’Orchestre symphonique national, tout en affirmant ici, à travers un concerto pour orchestre et piano, un éclatant talent de soliste au clavier. Programme sans frontières, conciliant en douce des tonalités levantines et toute la prosodie musicale classique et romantique occidentale. En ouverture, le second mouvement de la Symphonie n° 6 dite L’aurore de Walid Gholmieh. Mélodie d’une lenteur et d’une nonchalance profondément orientales, marquée et soutenue par un rythme obsédant. Vague sonore qui va en s’amplifiant comme une lame de fond qui emporte tout sur son passage. Comme un espoir naissant qui s’ébranle telle la marche d’une caravane sur un paysage de sable et de soleil torride. Entêtée, persistante, nimbée d’une belle et indolente « orientalité », cette mélodie entre sensualité et murmure secret s’élève avec la fièvre d’une fervente prière chargée d’un espoir qui ne tolère pas le refus… Passage à la grâce et la spontanéité de Mozart avec le Concerto pour piano et orchestre en la majeur KV414. Au clavier, pour donner la réplique à l’orchestre (tout en le dirigeant !) ou faire un brin de narration solitaire, Robert Lehrbaumer en champion des touches noires et blanches. Trois mouvements (allegro aperto, andante et allegro) pour traduire toute la magie de la phrase et l’inspiration mozartienne. Si l’orchestre n’est pas totalement laissé à l’ombre, le piano a quand même de beaux moments où le soliste exprime une myriade de nuances sans états d’âme ou épanchements lyriques outranciers. Toujours d’une incroyable limpidité, oscillant entre sérénité, gravité à peine effleurée, sensation de plénitude, séduisante jusqu’à ses harmonies les plus insaisissables, cette musique tout en volutes, habitée par la joie et l’amabilité d’un sourire, ne laisse jamais indifférent. Vienne au cœur des mélodies Pour conclure, la majestueuse Symphonie n° 7 en si mineur d759, dite inachevée de Frantz Schubert. Deux mouvements (allegro moderato et andante con moto) pour illustrer tout le clair-obscur et les imprédictibles changements d’humeur du compositeur du Roi des Aulnes. Monde sonore à la houle insaisissable que celui du maître des lieders. Tons mystérieux joués par les violoncelles et les contrebasses pour le motif d’introduction, bientôt suivi par un thème clairement donné par le hautbois et la clarinette exprimant avec grâce une joie sereine. Mais Schubert n’est pas toujours d’une pieuse résignation. Le voilà, en romantique consommé, exalté et révolté. Départ des pizzicati des contrebasses, effusion contenue de la clarinette et vagues échos portés par des flûtes enchantées et enchanteresses. Les nombreuses échappées belles, entre deux orages, entre deux giboulées de notes au grondement sourd et menaçant, ont toutes les allures d’une orchestration puissante et colorée. L’art des contrastes est omniprésent dans cet opus qui a intrigué plus d’un musicien. Schubert voulait-il ajouter une troisième partie à cet ensemble pourtant si cohérent, si puissant dans son harmonie ? Les dernières notes évanouies, un tonnerre d’applaudissements d’un public conquis malgré l’étouffante et moite chaleur de cette fin d’été. En bis, bien sûr, la joyeuse farandole des notes bleues viennoises qui mettent du baume aux cœurs. D’abord, une polka de Strauss, ensuite une belle brochette de mélodies mélangées (d’une manière amusante, à la façon d’un patchwork sonore incontrôlable, mais ici parfaitement contrôlé) allant d’une valse de Strauss à un divertimento de Mozart en passant par une marche radetskienne… Vienne quand tu nous tiens avec tes airs de Danube bleu ! Bouquet de fleurs, révérence de Robert Lehrbaumer à qui maestro Gholmieh a remis le Bouton d’or du Conservatoire national supérieur de musique pour « ses remarquables qualités de direction » et le public, parfaitement enchanté, n’a pas fini d’applaudir à tout rompre… Edgar DAVIDIAN
Grand monde trié sur le volet à l’église Saint-Joseph (USJ) illuminée et remplie jusqu’aux derniers bancs pour la reprise de la saison musicale avec l’Orchestre symphonique national libanais, sous la houlette du maestro Robert Lehrbaumer. Placé sous le patronage de l’ambassade d’Autriche, ce concert scelle l’amitié libano-autrichienne à travers un programme combinant...