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Le régime militaire menace de « prendre des mesures » contre les moines bouddhistes Le mouvement antijunte s’amplifie en Birmanie : plus de 100 000 manifestants

Le régime militaire au pouvoir en Birmanie a menacé hier de « prendre des mesures » contre les moines bouddhistes dont le mouvement de protestation contre la junte s’est amplifié avec plus de 100 000 personnes défilant pacifiquement dans Rangoun. «Si les moines vont à l’encontre des règles et des règlements d’obéissance aux enseignements bouddhistes, nous prendrons des mesures conformément à la loi existante », a déclaré le ministre des Affaires religieuses Thura Myint Maung, cité par la télévision d’État. Des moines, en majorité jeunes, sont désormais à l’avant-garde d’un mouvement de protestation déclenché le 19 août par des opposants politiques après une augmentation des prix des carburants et des transports en commun. Hier, deux défilés, rassemblant chacun des dizaines de milliers de personnes emmenées par des religieux, se sont déroulés pendant près de cinq heures, parfois sous la pluie, l’une dans le centre de Rangoun, l’autre dans le nord. Des témoins ont évalué la foule dans le nord de Rangoun à 100 000 personnes, tandis que quelque 30 000 manifestants, dont 15 000 bonzes, participaient au défilé du centre, en présence de milliers de badauds soutenant visiblement ces marches pacifiques. En fin de journée, un groupe d’environ 800 manifestants s’est arrêté pour prier près d’une barrière gardée par 100 policiers antiémeute qui bloquaient l’avenue de l’Université menant à la maison de l’opposante Aung San Suu Kyi, assignée à résidence depuis plus de quatre ans. Le nombre des manifestants n’a cessé de grossir, notamment après leur passage devant le siège de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Mme Suu Kyi. Dans le quartier de Hledan (nord de Rangoun), des dizaines de milliers de personnes sont sorties dans les rues pour saluer une manifestation de milliers de bonzes qui s’est d’abord dirigée vers un ancien campus universitaire. Des milliers de badauds se pressaient sur les trottoirs, saluant les moines, applaudissant et pleurant pour certains, à la vue d’un défilé encore inimaginable le mois dernier. « Nous marchons pour le peuple », s’est exclamé un bonze, muni d’un mégaphone, en demandant au public de ne pas scander de slogans politiques et de réciter seulement des prières. L’Occident suit de près les manifestations Le dalaï-lama, leader spirituel tibétain et autorité morale du bouddhisme, a apporté son « plein soutien » aux moines et appelé la junte à ne pas faire usage de la force, dans un message diffusé hier à Paris. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon ainsi que l’Union européenne ont appelé la junte à faire preuve de « retenue ». Plusieurs pays ont indiqué hier qu’ils suivaient de près la situation. Paris a déclaré que la junte birmane serait « tenue pour responsable » de la sécurité des manifestants. La Maison-Blanche a encouragé le régime à la « retenue » et au « dialogue ». L’Allemagne a exprimé sa « sympathie pour les manifestants pacifiques ». La Grande-Bretagne, ex-puissance coloniale de la Birmanie, a appelé Rangoun à s’abstenir de toute répression violente des manifestations et salué la retenue manifestée par les autorités birmanes. Il s’agit du plus sérieux défi aux militaires depuis la répression meurtrière de manifestations en faveur de la démocratie en 1988. Les défilés se sont achevés hier soir par des prières dans les pagodes, avant que les participants ne rentrent chez eux.
Le régime militaire au pouvoir en Birmanie a menacé hier de « prendre des mesures » contre les moines bouddhistes dont le mouvement de protestation contre la junte s’est amplifié avec plus de 100 000 personnes défilant pacifiquement dans Rangoun.
«Si les moines vont à l’encontre des règles et des règlements d’obéissance aux enseignements bouddhistes, nous prendrons des...