Nouveau non-lieu dans l’affaire de la tuerie de Haditha

La justice militaire en Californie a annoncé un quatrième non-lieu dans l’affaire de la tuerie de Haditha, qui avait fait 24 victimes civiles et constitue le crime de guerre le plus grave reproché à l’armée américaine depuis l’occupation de l’Irak en 2003. Le capitaine Lucas McConnell avait été inculpé en décembre 2006 pour avoir « manqué à son devoir » d’officier en ne signalant pas à ses supérieurs la mort de civils irakiens, et en empêchant ce drame de faire l’objet d’une enquête immédiate. « Les poursuites contre le capitaine McConnell (...) relatives à la réaction du commandement à la mort de civils irakiens à Haditha en Irak le 19 novembre 2005 ont été abandonnées le (mercredi) 12 septembre », a annoncé dans un communiqué le service de presse de la base de Camp Pendleton. Le capitaine McConnell va bénéficier « d’une immunité pour coopérer avec toutes les parties, afin (de permettre) d’approfondir l’enquête », a précisé le communiqué de la plus grande base de marines au monde, installée en bordure du Pacifique au sud de Los Angeles. Il pourrait donc témoigner contre les militaires restant inculpés. La décision de non-lieu a été prise par le général James Mattis, commandant de Camp Pendleton. « Le général Mattis a déterminé que des mesures administratives (plutôt qu’un renvoi en cour martiale) constituent la réponse adéquate aux erreurs ou aux omissions présumées de McConnell », selon la même source. McConnell avait été inculpé avec trois autres gradés soupçonnés de ne pas avoir enquêté, tandis que quatre hommes de la troupe étaient poursuivis pour avoir participé aux meurtres présumés. Mais depuis, la justice militaire a blanchi deux marines, tandis qu’un enquêteur a recommandé le 24 août l’abandon des poursuites contre un troisième. Outre McConnell, un autre officier a bénéficié d’un non-lieu. Restent donc formellement inculpés deux officiers et deux marines, dont un seul est soupçonné de meurtre. Dans cette affaire, un général deux étoiles et deux autres officiers du corps des marines ont récemment reçu des blâmes mais ne seront pas poursuivis.