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La Maison-Blanche se montre sibylline sur le sort de la société privée de protection Bagdad va révoquer la licence de Blackwater et saisir la justice

Le gouvernement irakien a exhorté hier les autorités américaines à remplacer la société privée Blackwater, qui protège leurs diplomates en Irak et a été impliquée dans une fusillade meurtrière dimanche à Bagdad. Cet appel n’a pas obtenu de réponse explicite de la Maison-Blanche, qui s’est contentée d’invoquer la nécessité d’une protection pour les personnels américains tout en annonçant la création d’une commission américano-irakienne pour étudier les problèmes liés à la sécurité de ces personnels. «Dans leur propre intérêt, les Américains devraient prendre une nouvelle compagnie pour assurer leur sécurité et pour se déplacer librement en Irak », a déclaré le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki. Il a qualifié de « crime grave » la fusillade qui a coûté la vie dimanche à 10 Irakiens dans un quartier sunnite de Bagdad, au passage d’un convoi diplomatique escorté par Blackwater. Cette société emploie un millier de gardes étrangers en Irak. « Ce crime a provoqué beaucoup de ressentiment au sein du gouvernement et dans la population contre Blackwater », a poursuivi M. Maliki. À la suite de ces déclarations, la Maison-Blanche s’est montrée sibylline, renvoyant à des propos de la secrétaire d’État, Condoleezza Rice, qui avait exprimé ses « plus profonds regrets » tout en évoquant des impératifs de sécurité. Pendant ce temps, le personnel de l’ambassade américaine, la plus grande des États-Unis dans le monde, a été confiné dans la « zone verte », un ensemble de bâtiments officiels au cœur de la capitale irakienne transformé en forteresse. La porte-parole de l’ambassade, Mirembe Nantongo, a indiqué que des pourparlers étaient en cours pour trouver un compromis qui satisfasse les autorités de Bagdad et les contraintes américaines. En soirée, les États-Unis ont annoncé la création d’une commission conjointe des gouvernements américain et irakien « pour examiner les problèmes liés à la sécurité » du personnel américain en Irak. Un porte-parole du département d’État, Tom Casey, a indiqué que la création de cette commission visait à « faire des recommandations et des suggestions spécifiques pour améliorer les procédures américaines et irakiennes » concernant la sécurité de leurs personnels. « La commission recevra également les informations et les résultats concernant l’enquête américaine au sujet de l’incident du 16 septembre », a ajouté M. Casey. Les Irakiens accusent les gardes du corps de Blackwater, connus pour leur agressivité, d’avoir tiré dimanche sans discrimination sur les civils. L’entreprise affirme que ses agents ont riposté à des tirs hostiles. L’Irak a annoncé qu’il allait révoquer la licence de Blackwater, qu’il interdisait à l’entreprise d’exercer ses activités dans le pays et que la justice irakienne allait se saisir de l’affaire. « Cette entreprise devrait être punie. Nous n’allons pas leur permettre de tuer des Irakiens de sang-froid », a insisté M. Maliki. Pour le moment, aucune mesure particulière n’a été prise contre les personnels de Blackwater, une des plus connues parmi les entreprises privées de sécurité qui ont proliféré en Irak depuis l’invasion américaine de mars 2003. Mardi, M. Maliki avait annoncé vouloir mettre au pas toutes les entreprises de sécurité opérant en Irak, promettant un « réexamen » de leurs activités et leur mise en « conformité avec la loi ». Blackwater opère en Irak depuis le début de l’occupation américaine en 2003 et a protégé tous les hauts émissaires américains dans ce pays. L’incident avec Blackwater crée une situation délicate pour les États-Unis dont la présence militaire en Irak est dépendante de plus de 130 000 sous-traitants civils, dont des personnels de sécurité.
Le gouvernement irakien a exhorté hier les autorités américaines à remplacer la société privée Blackwater, qui protège leurs diplomates en Irak et a été impliquée dans une fusillade meurtrière dimanche à Bagdad. Cet appel n’a pas obtenu de réponse explicite de la Maison-Blanche, qui s’est contentée d’invoquer la nécessité d’une protection pour les personnels...