Possible libération du rocker français Bernard Cantat, qui avait tué Marie Trintignant

Le rockeur français Bertrand Cantat, détenu depuis quatre ans pour avoir tué sa compagne l’actrice Marie Trintignant, un drame ayant bouleversé la France, pourrait être prochainement libéré après l’examen, aujourd’hui, d’une demande de libération conditionnelle. Déterminée à empêcher la remise en liberté du meurtrier de sa fille, la réalisatrice Nadine Trintignant a récemment envoyé une lettre au juge d’application des peines. « Je crains que (sa) libération très anticipée n’apparaisse comme tristement significative pour tous ceux qui luttent pour que soient enfin justement sanctionnées les violences faites aux femmes », a-t-elle écrit, selon le quotidien Le Figaro. C’est lors d’une violente dispute dans un hôtel de Vilnius, dans la nuit du 26 au 27 juillet 2003, que Bertrand Cantat a mortellement frappé Marie Trintignant. Le couple, qui vivait une passion exclusive depuis un an, séjournait depuis deux mois dans la capitale lituanienne, où Marie Trintignant participait au tournage d’un film sur Colette sous la direction de sa mère. Cantat avait quitté son épouse Kristina Rady, avec qui il a eu deux enfants, pour l’actrice. Plongée dans le coma, Marie Trintignant, mère de quatre enfants, décédera le 1er août d’un œdème cérébral. Le leader de Noir Désir, le groupe de rock français le plus populaire de ces vingt dernières années, est condamné en mars 2004 par la justice lituanienne à huit ans de prison, les juges estimant que Bertrand Cantat « n’avait pas voulu les conséquences de ses actes ». L’écorché vif de la chanson française, âgé de 43 ans, souvent comparé à l’Américain Jim Morrison des Doors pour son charisme et sa présence scénique, a été transféré de Lituanie vers la prison de Muret, près de Toulouse (sud-ouest de la France) en septembre 2004. Un « débat contradictoire » y réunira aujourd’hui le juge d’application des peines, un magistrat du parquet, Cantat et son avocat. Le juge n’est pas tenu de rendre sa décision sur une remise en liberté immédiatement. Faisant figure de détenu modèle, ayant fait un « long travail sur lui-même », selon son avocat, Bertrand Cantat a déjà bénéficié de plusieurs permissions de sorties discrètes de quelques jours.