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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - Une galerie de portraits très « british » à Washington De la reine Elizabeth I et Shakespeare à Churchill et Dame Judi Dench

WASHINGTON- Irène MOSALLI « Lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d’après nature. On veut que ces portraits ressemblent, et vous n’avez rien fait si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle. » Ce que disait là Molière, dans le domaine littéraire, s’applique au concept pictural de la National Portrait Gallery of Art de Londres, la plus importante du genre dans le monde. Une soixantaine des œuvres qu’elle abrite viennent de faire le voyage à Washington pour être accrochées sur les cimaises de son homonyme, la National Portrait Gallery. Cette sélection, qui couvre 500 années d’histoire britannique, n’est qu’un fragment de la collection qui se trouve à Londres et qui compte plus de 1 000 000 de toiles. Le but de l’exposition washingtonienne est de montrer la vitalité et la variété des personnages tels que perçus par de grands maîtres ainsi que les différentes approches de l’art du portrait. Et le vaste éventail des personnes représentées reflète l’existence reconnue de problèmes d’identité et de diversité culturelle. Ainsi, aux côtés de politiciens, de savants et d’écrivains légendaires, on a également fait place aux images de célébrités d’aujourd’hui : un joueur de foot (David Beckham), un auteur à succès de romans pour enfants (J K Rowling, créatrice de Harry Potter), un musicien (Mick Jagger), une actrice (Judi Dench). À l’exposition washingtonienne trônent donc les grands monarques du royaume et les membres les plus populaires de Sa Gracieuse Majesté, de même que les figures des changements politiques telles qu’Oliver Cromwell et Winston Churchill et des académiciens, des inventeurs, des savants du passé et du présent. Du côté des gens de lettres, la fine fleur de la littérature britannique traditionnelle, avec en tête William Shakespeare, tel que croqué dans le célèbre Chandos Portrait, l’une des premières œuvres offertes à la galerie londonienne, en 1856, l’année de son inauguration. Comme un dîner-rencontre avec l’histoire Du côté des nouveaux arrivants, s’impose presque grandeur nature l’image de la célèbre actrice Judi Dench. Son portraitiste, Alexandro Raho, l’a saisie dans une attitude très peu conventionnelle mais non moins impressionnante. Chargé par la National Portrait Gallery de Londres de la croquer, il arrive avant elle au rendez-vous et la voit debout en train de l’attendre. Il réalise que c’est ainsi qu’il l’aurait fait poser. Et il l’a ainsi peinte en tenue de ville et de pied en cap, contre un fond blanc, voulant restituer ce quelque chose qu’il avait vu lorsqu’elle l’attendait, ignorant sa présence à lui. L’attention est également attirée par la représentation d’un autre personnage qui a longtemps fait la une de l’actualité : J K Rowling, auteur de la série à succès Harry Potter. Utilisant le trompe-l’œil, le peintre Stuart Pearson Wright la place dans une ambiance de tension et de mystère. On la voit attablée, s’apprêtant à entamer un repas, dans un espace exigu aux murs nus. Tous les portraits ont un caractère intimiste. Le directeur de la National Portrait Gallery de Washington explique : « L’exposition fait connaître des gens dont on a entendu parler. C’est comme si l’on était invité à un dîner pour faire plus ample connaissance avec eux. C’est là un dîner-rencontre avec l’histoire. »
WASHINGTON- Irène MOSALLI

« Lorsque vous peignez les hommes, il faut peindre d’après nature. On veut que ces portraits ressemblent, et vous n’avez rien fait si vous n’y faites reconnaître les gens de votre siècle. » Ce que disait là Molière, dans le domaine littéraire, s’applique au concept pictural de la National Portrait Gallery of Art de Londres, la plus...