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L’homme en bleu*

Sur l’horizon tendu de blanc, très blanc, le drapeau du pays du Cèdre semble flotter librement. Dans la grande salle ensoleillée, quelque chose de joyeux et de juvénile dans l’air, une sorte d’attente fébrile anime un public dans lequel on reconnaît des hommes politiques courageux, des journalistes toujours en vie et des gens tout simplement respectables. Des jeunes aussi, de ceux qui ne glapissent pas comme des forcenés en écho aux harangues d’un chef. Lorsqu’il entre, habillé de bleu comme toujours, c’est d’abord sa grande taille qui vous frappe. Il n’est pas seulement grand, c’est en réalité de hauteur de vue, de véritable grandeur d’âme qu’il s’agit. Lorsqu’il salue de la main, avec un sourire presque timide, ceux qui l’ovationnent de tout cœur, c’est à chacun d’eux qu’il s’adresse. Certes, le ton est ferme, mais une certaine douceur dans le regard qui semble comprendre la souffrance en dément toute dureté. Les paroles sont à la fois simples et pleines de sens, l’approche claire, sans effets de manche ni populisme aguicheur. Pour une fois, on n’applaudit ni pour conjurer les vieux démons de la peur et de la méfiance ni pour d’obscurs calculs revanchards, mais parce que c’est un juste qui nous parle. À la vaine polémique, aux duels répétitifs jusqu’à la nausée, l’homme préfère visiblement les plans d’action et la pensée constructive, sans jamais perdre de vue que c’est d’un art du possible qu’il s’agit. Au fil des mots, c’est le Nassib Lahoud que l’on connaît et que l’on aime qui apparaît, mais aussi un nouveau Nassib, plus engagé et plus déterminé que jamais, à la dimension d’une nation, à la mesure de ses déchirures et de ses doutes qui s’en trouvent soudain balayés. Et l’on se prend à y croire, à se dire que notre pays n’est peut-être pas si singulier, si différent de tous les autres, que si cet homme au parcours limpide nous prenait par la main, s’il nous guidait sur les chemins incertains de l’âge adulte, on serait enfin raisonnables et on vivrait heureux sur cette belle terre. Rien que pour cet espoir, Nassib, merci. Nada NASSAR-CHAOUL Universitaire * Hommage à Nassib Lahoud à l’occasion de sa candidature à la présidence de la République.
Sur l’horizon tendu de blanc, très blanc, le drapeau du pays du Cèdre semble flotter librement. Dans la grande salle ensoleillée, quelque chose de joyeux et de juvénile dans l’air, une sorte d’attente fébrile anime un public dans lequel on reconnaît des hommes politiques courageux, des journalistes toujours en vie et des gens tout simplement respectables. Des jeunes aussi, de ceux qui...