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Actualités - CHRONOLOGIE

Japon - L’entourage du Premier ministre invoque des problèmes de santé pour expliquer son départ « Boules de riz et flocons d’avoine » : les secrets de la démission d’Abe

Nourri de « boules de riz et de flocons d’avoine », physiquement affaibli, mentalement épuisé... Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a été précipité depuis la fin août dans une spirale infernale qui l’a forcé à démissionner, a révélé hier Takao Toshikawa, un des politologues les mieux informés de Tokyo. L’entourage de M. Abe a officiellement invoqué des « problèmes de santé » pour expliquer le brusque départ mercredi de M. Abe, actuellement hospitalisé pour des problèmes gastriques liés au stress. Mais selon M. Toshikawa, l’abattement de M. Abe, déjà réputé pour sa santé fragile, est bien antérieur. « Il est devenu évident que le Premier ministre souffre de problèmes de santé graves » : c’est le message qu’un haut diplomate japonais, basé à New Delhi, a adressé à sa hiérarchie à Tokyo à la suite d’une visite de M. Abe en Inde, a raconté M. Toshikawa à la presse étrangère. Août : le Premier ministre est à New Delhi, où il assiste à un déjeuner d’affaires en présence de son homologue indien, Manmohan Singh, du chef de la puissante Fédération patronale nippone, Fujio Mitarai, et de 250 dirigeants d’entreprises japonaises. Soudain, il a un malaise et doit quitter le déjeuner soutenu par des fonctionnaires de l’ambassade. « Même si le cabinet de M. Abe a démenti, je le crois atteint de colite ulcéreuse », une maladie inflammatoire chronique de l’appareil digestif, assure M. Toshikawa. Cette pathologie grave le contraint depuis la fin août à se nourrir de « boules de riz et de bouillie de flocons d’avoine », a-t-il précisé. Début septembre, lorsqu’il se rend au sommet de l’Asie-Pacifique (APEC) à Sydney, M. Abe aurait éprouvé des difficultés d’élocution, des absences d’esprit. « Il était dans un état désastreux, faisant des déclarations curieuses et s’interrompant souvent car il ne trouvait plus ses mots. Son regard était vide », a expliqué M. Toshikawa, citant des sources informées ayant suivi le voyage de M. Abe à l’APEC. Politiquement très fragilisé, le Premier ministre aurait ainsi pris l’engagement – imprudent, selon ses collaborateurs – auprès des Américains d’obtenir la prolongation de la mission de soutien japonaise à la coalition internationale en Afghanistan alors qu’à Tokyo, l’opposition freine des quatre fers. Engagement qu’il peut difficilement tenir et qui va « précipiter sa chute », assure le politologue. Acculé, M. Abe informe le secrétaire général de son parti, Taro Aso, de sa décision de démissionner dès son retour au Japon le lundi 10. Deux jours plus tard, le mercredi, il annonce sa démission et est hospitalisé le lendemain. « Il se trouvait dans un état d’épuisement tel qu’il ne pouvait rien faire de plus et il a dû jeter l’éponge », constate M. Toshikawa.
Nourri de « boules de riz et de flocons d’avoine », physiquement affaibli, mentalement épuisé...
Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a été précipité depuis la fin août dans une spirale infernale qui l’a forcé à démissionner, a révélé hier Takao Toshikawa, un des politologues les mieux informés de Tokyo. L’entourage de M. Abe a officiellement invoqué des «...