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À 16 ans, le Norvégien s’est hissé à la 17e place dans le classement mondial Carlsen, le petit prince des échecs qui voudrait être roi

Il a grandi parmi les fous, les rois et les reines, mais il a su garder les pieds sur terre : à 16 ans, Magnus Carlsen avance savamment ses pions dans l’espoir de devenir un jour peut-être le plus jeune champion du monde dans l’histoire des échecs. Initié par son père dès sa plus tendre enfance, Grand maître à 13 ans 4 mois et 27 jours, l’ado norvégien s’est hissé à la 17e place dans le classement de la Fédération internationale des échecs (FIDE), du jamais vu pour un joueur de son âge. « L’objectif, c’est de devenir champion du monde », confie Magnus Carlsen, un brin désinvolte. Le plus jeune de l’histoire ? « Ce serait bien. Je ne peux pas affirmer que ça se fera, mais je ne l’exclue pas », ajoute l’enfant prodige, déjà le troisième plus jeune Grand maître de tous les temps. Sur la planète longtemps déchirée des échecs, le record de précocité est généralement attribué au Russe Garry Kasparov qui a décroché le titre à 22 ans. « Ça me laisse un peu de temps », philosophe Magnus. Si le Norvégien est prudent, ses prestigieux aînés hésitent moins : d’ex-champions du monde tels que Kasparov ou l’Indien Viswanathan Anand, actuel numéro un du classement de la FIDE, disent voir en lui un probable successeur. C’est dès son plus jeune âge que son père, Henrik, dit avoir décelé les dispositions particulières de Magnus. « À deux ans, il connaissait toutes les marques de voitures (...) À cinq ans, ses constructions de Lego étaient très élaborées, il consultait les modes d’emploi », explique Henrik, figure bienveillante qui aide le génie à gérer sa carrière. La légende veut qu’à ce moment-là, Magnus ait appris, seul, tous les pays de la planète, leur drapeau, leur capitale, leur superficie. « C’est un peu exagéré mais ce n’est pas loin de la réalité », concède-t-il. La superficie du Mexique ? « Aux alentours de 1,6 million de km2 », répond-il. Un tout petit peu en-deçà de la vérité qui est 1,972 million de km2. Les premiers pas sur l’échiquier sont laborieux. Magnus n’est pas immédiatement un « Mozart des échecs », le surnom dont le Washington Post l’a un jour affublé. « J’ai failli abandonner », se souvient Henrik, qui n’a jamais voulu imposer les échecs à son fils. Mais, à force d’observer les parties entre son père et sa sœur aînée et d’essayer par lui-même différentes combinaisons, Magnus l’autodidacte finit par se prendre au jeu. Il dispute son premier tournoi à huit ans, puis son visage poupin devient une figure habituelle du circuit. En 2004, l’année où il décroche le titre de Grand maître, il défait Anatoli Karpov à Reykjavik et oblige Kasparov à un nul. Autre temps fort de sa courte carrière, au prestigieux tournoi de Linares cette année, il accule Veselin Topalov, numéro deux du classement de la FIDE, à l’abandon... puis montre au Bulgare, de 15 ans son aîné, comment il aurait pu obtenir un match nul. Le sourire rare, les mains bien encombrantes, Magnus répond aux questions avec application et concision. Les filles ? « Je n’ai pas été très actif de ce côté-là. » L’argent ? « Ça n’a jamais été un problème. » Ses hobbies ? « J’aime jouer au football, être avec mes amis, et passer du temps sur mon PC comme les gens de mon âge. Et écouter de la musique. » « J’aime aussi encore lire Donald Duck, Astérix et des séries de ce genre », précise-t-il. Adolescent d’exception, Magnus suit une formation adaptée à l’école des hautes études sportives. « Pour moi, les échecs, c’est un sport. Je joue en premier lieu pour gagner », explique-t-il à qui s’étonne du lien entre échecs et sport. Étonnamment, les maths sont sa bête noire. « J’étais clairement le meilleur de ma classe quand j’étais petit, mais c’est ce que j’aime le moins aujourd’hui », dit-il, invoquant « un manque de suivi » susceptible de défier son intelligence. Mais alors, le secret de sa réussite ? Magnus dit ne pas en avoir. « Avant un tournoi, je dors beaucoup. C’est très rare que je rêve d’échecs et, dans ce cas, ce sont souvent de mauvais rêves... Je rêve par exemple que mon adversaire triche. »
Il a grandi parmi les fous, les rois et les reines, mais il a su garder les pieds sur terre : à 16 ans, Magnus Carlsen avance savamment ses pions dans l’espoir de devenir un jour peut-être le plus jeune champion du monde dans l’histoire des échecs.

Initié par son père dès sa plus tendre enfance, Grand maître à 13 ans 4 mois et 27 jours, l’ado norvégien s’est hissé...