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WEB CULTURE - Promenade dans les coulisses de la mort, des morgues et des « thanatopracteurs » La mort comme si on y était

Il est fatal d’aimer ce site : on y meurt en un clic. La voix off vous dit des choses glaçantes : « Vous êtes mort ce matin, est-ce que la suite vous intéresse ? » Vendeur comme titre, n’est-ce pas ? En tout cas, il nous apprend qu’il s’en passe des choses, après un décès. L’adresse idéale pour tuer le temps : http://www.thanatorama.com Allons droit au but : Thanatorama propose une plongée dans les arcanes du monde funéraire. Entre l’intime et l’universel, le sacré et le trivial, le rite religieux et les règles du marché, ce site joue sur les registres et arpente les frontières. Au cœur du dispositif, le spectateur confronté à sa propre mort. À lui de dessiner son parcours, selon ses croyances, selon sa curiosité. Au commencement, une voix proclame donc : « Vous êtes mort ce matin, est-ce que la suite vous intéresse ?» Euh, oui. Démarre alors une promenade au pays du marbre et des corps figés dans l’oubli, sous la forme d’un web-documentaire interactif. Un genre neuf, défendu avec audace par la société Upian, spécialiste de la création numérique et déjà productrice d’un formidable documentaire, enquête sur les meurtres jamais élucidés de centaines de femmes à Ciudad Juarez, ville du nord du Mexique frontalière avec les États-Unis. Il avait été diffusé sur Canal+, mais avait surtout, grâce à une version spécifiquement adaptée au support, circulé sur le Web (http://www.lacitedesmortes.net) Cette nouvelle production, sacrément insolite et toujours assez glauque, commentée et interactive, jongle entre cercueils et croque-morts, église et gravier. Avec des photos puissantes et un texte original, qui désamorce par l’humour l’aura morbide du sujet. Le récit interactif en voix off – qui donne légèrement froid dans le dos – invite le spectateur à faire des choix et le conduit, entre séquences photos et vidéo, six pieds sous terre à la rencontre d’une profession un peu hors du monde, où cohabitent business et mort. Réalisé par les Français Julien Guintard, Ana Maria Jesus et Vincent Baillais, lauréat du Grand Prix 2007 au Flash Festival (à Beaubourg), Thanatorama ressemble à un memento mori high-tech. C’est Six Feet Under, version Web 2.0. En outre, on tombe sur un David sympathique « thanatopracteur » (et as du maquillage « make up forever »). On croise aussi des porteurs (« qui passent la majeure partie de leur temps à le tuer »). On se perd dans les allées de la morgue puis l’on tergiverse entre cérémonie religieuse ou crémation. Cette visite guidée des coulisses de la vie funéraire s’achève sur un plan fixe de poussière, stylisé en diable. Au passage, on apprend plein de choses, graves ou insignifiantes, macabres ou riantes, du rôle symbolique de la départementale 46 dans le cheminement des cercueils au masque à gaz qu’on doit enfiler pour exhumer les vieilles concessions abandonnées. On a le droit de trouver ça glauque, mais on ne peut nier l’ingéniosité du reportage, mêlant texte, image et son, dans un ballet funèbre et ludique qu’on dirige soi-même – même mort ! – depuis sa souris. Amusant et intéressant, mais déconseillé aux âmes sensibles ou aux dépressifs chroniques ! Une expérience disons, heu, … vivifiante ! Maya GHANDOUR HERT
Il est fatal d’aimer ce site : on y meurt en un clic. La voix off vous dit des choses glaçantes : « Vous êtes mort ce matin, est-ce que la suite vous intéresse ? » Vendeur comme titre, n’est-ce pas ? En tout cas, il nous apprend qu’il s’en passe des choses, après un décès. L’adresse idéale pour tuer le temps :
http://www.thanatorama.com
Allons droit au but :...