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Actualités - CHRONOLOGIE

L’armée d’argile du premier empereur de Chine à l’assaut du British Museum

Une vingtaine de figurines de l’armée d’argile de Qin Shihuang, premier empereur de Chine, sont présentées à partir d’aujourd’hui au British Museum, dans le cadre d’une exposition annoncée comme l’une des plus importantes en Grande-Bretagne depuis plusieurs décennies. Plus de 100 000 personnes ont déjà réservé leur billet pour découvrir « Le premier empereur : l’armée en terre cuite de Chine ». L’événement, qui dure jusqu’au 6 avril, suscite une effervescence quasiment sans précédent depuis la présentation au public en 1972 du masque en or de Toutankhamon. Découverte par hasard en 1974 par un paysan, aux abords de la ville de Xian, dans la province du Shaanxi (centre), l’armée en terre cuite (ou « Terracotta ») était restée ensevelie pendant plus de deux mille ans, gardant le mausolée de l’unificateur de la Chine en 221 av. J-C. Trois ans de négociations avec les autorités chinoises ont été nécessaires pour monter cette exposition, regroupant près de 120 objets, et pour laquelle le British Museum a spécialement aménagé la salle de lecture où Karl Marx a écrit Le Capital. La première partie détaille l’œuvre de bâtisseur et d’homme d’État de Qin Shihuang, fondateur de la dynastie Qin (221-210 av. J-C). La seconde se concentre sur sa quête de vie éternelle, sur la manière dont il entendait régner sur l’Univers depuis sa tombe. « Cet homme a changé l’histoire. Cet homme a bâti la Chine, a créé l’idée de Chine, la plus vieille entité politique qui survive encore dans le monde », a rappelé Neil MacGregor, directeur du British Museum, comparant l’empereur Qin à Alexandre le Grand ou César. Prêtes à toiser le public, apparaissent une dizaine de statues de soldats à taille humaine sur les quelque 7 000 que Qin Shihuang avait fait placer autour de son tombeau. Admirablement préservés, les soldats sont parfois accompagnés de leurs chevaux, avec un chariot, comme une armée en état de marche. Des scribes et fonctionnaires sont également présentés, tout comme des musiciens et acrobates chargés de divertir l’empereur même après sa mort. « Ces statues sont à taille humaine, extrêmement réalistes et chacune d’entre elles est unique », explique Jane Portal, la conservatrice de l’exposition. « Elles montrent aussi la mixité ethnique de l’armée, le lien avec les tribus nomades de l’ouest. » Obsédé par la mort, Qin Shihuang avait fait reconstruire à Xian la société qui l’entourait de son vivant, pour vivre éternellement, tel une divinité. Tyrannique mais visionnaire, il « a changé la Chine et peut-être le monde aussi », estime l’historienne Jessica Rawson. Redoutable chef militaire, Qin Shihuang, né sous le nom de Ying Zhen en 259 av. J-C, a conquis six États rivaux pour fonder son empire. Homme d’État d’envergure, il a unifié la loi, a doté son empire d’une écriture et d’une monnaie commune, et d’une administration centralisée. Pour le protéger, il avait érigé la première Grande Muraille, largement antérieure à celle que l’on connaît aujourd’hui et qui date de la dynastie Ming (14e-17e siècle). Qin Shihuang a fait ériger des palais immenses, dont près de 270 à Xian. Quelque 700 000 hommes, conscrits ou prisonniers, ont participé à la construction de son mausolée, inachevé à sa mort en 210 av. J-C. À Xian, considéré comme le plus important site archéologique au monde, mille soldats ont déjà été mis à jour, mais le tombeau lui-même n’a pas été découvert. Il pourrait ne jamais l’être, la loi chinoise actuellement en vigueur interdisant d’ouvrir les tombes des empereurs. Cyril BELAUD (AFP)
Une vingtaine de figurines de l’armée d’argile de Qin Shihuang, premier empereur de Chine, sont présentées à partir d’aujourd’hui au British Museum, dans le cadre d’une exposition annoncée comme l’une des plus importantes en Grande-Bretagne depuis plusieurs
décennies.
Plus de 100 000 personnes ont déjà réservé leur billet pour découvrir « Le premier empereur...