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Actualités - REPORTAGE

CORRESPONDANCE - Il y a 70 ans disparaissait la première femme pilote à traverser l’Atlantique Amalia Earhart : aussi fashionista qu’as de l’aviation

WASHINGTON- Irène MOSALLI À quelques pas d’un avion datant de l’année 1928, nommé Lokheed 5B Vega et exposé au Musée de l’Espace à Washington, se trouve une vitrine contenant un très beau manteau en cuir brun. Il appartenait à l’aviatrice légendaire Amalia Earhart qui, il y a juste 70 ans, avait disparu dans le Pacifique Sud à bord de l’appareil qu’elle pilotait. Le manteau, doublé de tweed, se ferme par quatre gros boutons. Elle l’avait porté en traversant seule l’Atlantique, en 1932, à bord d’un avion Vega, cinq ans après que Charles Lindbergh eut effectué ce même vol, qui était le premier du genre. Et Earhart a été la première femme à accomplir cet exploit. « C’est là un très élégant manteau, en vogue dans les années 20 et 30 », fait remarquer l’une des responsables du musée, Dorothy Cochrane. Une précision judicieuse, car la pilote cultivait et la passion de l’aviation et la passion de la mode. Dans une étude qui lui est consacrée, sa première instructrice raconte qu’elle arrivait à ses leçons dans de très belles tenues d’écuyère. « Pas étonnant, explique Dorothy Cochrane, car le manteau de vol exposé évoque la mode équestre des années 30. » Ce n’est pas tout. À l’époque, Amalia Earhart avait lancé une ligne de vêtements à l’intention des « femmes qui vivaient activement » et avait dirigé la rubrique « Aviation » de la revue de mode Cosmopolitan, qui, en ces temps-là, avait un sommaire diversifié. Elle avait commencé par battre, en 1922, un nouveau record d’altitude (4 200 mètres) jamais atteint par une femme. Engloutie par les flots Quand elle n’était pas dans les airs, Earhart partageait la vie des « people ». Lorsqu’elle redescendait sur la terre ferme, elle voguait dans les hautes sphères du monde du cinéma, des salons et du pouvoir. D’abord, elle avait été remarquée par une femme riche et célèbre, Amy Guest, désireuse de sponsoriser avec éclat le premier vol transatlantique fait par une femme. Earhart a donc été choisie pour ce trajet qu’elle avait effectué comme passagère. Elle devait, par la suite, épouser le publiciste en charge de cette campagne, George Putnam, qui avait bien su la présenter aux médias. Elle s’était également liée d’amitié avec la First Lady, Eleanore Roosevelt, et le président lui-même lui avait facilité les préparatifs d’un spectaculaire tour du monde à bord de son avion et qui devait avoir lieu en 1937, car il avait ressenti qu’en pleine période de Dépression, l’Amérique avait besoin de héros. Il avait ordonné à la marine de prévoir des terrains d’atterrissage et des stations d’approvisionnement en gaz, notamment dans une petite île, Howland Island, en plein océan Pacifique. En compagnie de son copilote, Fred Noonan, la jeune femme avait débuté son périple à partir de la Floride, le 2 juillet 1937. Ils ont commencé par avoir un problème de radio qui les a empêchés de communiquer avec les navires avoisinants. Après 17 heures, la voix fatiguée d’Earhart s’est fait entendre, disant qu’elle manquait d’essence. Elle était à 160 kilomètres de Howland Island. Trois heures plus tard, elle indiquait par radio sa position. Après cela, silence radio. Plus rien. D’intenses recherches ont été entreprises pour la retrouver. Mais vainement, la dame avait disparu, engloutie par les flots. Jusqu’à aujourd’hui, un groupe de chercheurs privés continue à passer au peigne fin de petites îles, de part et d’autre de l’équateur. Quand un personnage aussi célèbre disparaît sans laisser de traces, on n’arrête pas le moteur.
WASHINGTON- Irène MOSALLI

À quelques pas d’un avion datant de l’année 1928, nommé Lokheed 5B Vega et exposé au Musée de l’Espace à Washington, se trouve une vitrine contenant un très beau manteau en cuir brun. Il appartenait à l’aviatrice légendaire Amalia Earhart qui, il y a juste 70 ans, avait disparu dans le Pacifique Sud à bord de l’appareil qu’elle...