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Tu es revenu en maître…

Je regardais ces belles images et j’essayais de réunir des mots pour traduire mes sentiments, je voulais des mots forts et doux à la fois pour les faire rimer avec « honneur », « courage », « foi » et « fierté » . Mes larmes coulaient et je ne voulais pas les sécher, espérant que les sillons qu’elles marquaient sur mes joues seraient toujours visibles pour moi. Je m’exprime toujours mieux par écrit, une feuille blanche ne m’angoisse pas. Ma tristesse se retrouve alors étalée en toutes lettres, en toutes déchirures, en toutes larmes. Ma peine est souvent une muse pour mes mots qui ne demandent alors qu’à s’aligner... Mais là, devant ces images de soldats triomphants, je n’ai pu m’empêcher de suivre les conseils de mes amis : « Écris aussi quand tu es heureuse. » Alors j’ai voulu essayer, j’ai voulu ne voir que ces visages fatigués mais tout souriants, que ces magnifiques drapeaux libanais, que ces gens heureux de réserver un accueil grandiose à nos héros. J’ai voulu essayer. J’ai réalisé alors que c’est le sentiment de mission accomplie qui me transportait de joie. Je ne l’avais pas du tout vécu ainsi à la fin de la guerre qui a tant fait souffrir mon Liban. Ce jour-là, la barbarie des uns alliée à la mauvaise foi des autres nous avaient mis à genoux, les canons se sont tus, c’est tout. La paix fait mal si elle est acquise au prix d’humiliations et de cicatrices au cœur, les plus longues à guérir. Ces hommes, au contraire, nous montraient que leur courage nous a évité le pire, que leurs camarades tombés si jeunes ont offert leur vie pour sauver celle de notre terre des griffes des monstres venus d’ailleurs ou d’ici même. Je me suis alors souvenue d’un poème que j’avais écrit en 1984, je lui avais donné comme titre « Lettre du Liban à un soldat ». Il se terminait par ces mots : « Je n’oublierai jamais Tes amis morts pour ma paix Prie pour qu’un beau jour Tu reviennes, en maître, semer l’amour... » La prière a été exaucée plus de vingt ans plus tard, mais elle valait la peine d’être récitée... Léna NJEIM Plus que jamais fière d’être l’épouse d’un officier de l’armée
Je regardais ces belles images et j’essayais de réunir des mots pour traduire mes sentiments, je voulais des mots forts et doux à la fois pour les faire rimer avec « honneur », « courage », « foi » et « fierté » .
Mes larmes coulaient et je ne voulais pas les sécher, espérant que les sillons qu’elles marquaient sur mes joues seraient toujours visibles pour moi.
Je...