Bonne route, Monsieur le Président !

En prenant connaissance de la convocation adressée par le président Berry à la session parlementaire du 25 septembre 2007 pour l’élection du douzième président de la République libanaise, et ce après trente-deux ans de guerre meurtrière et de tutelle étrangère pesante et annihilante, le rêve d’une élection libre, indépendante et démocratique va-t-il enfin se concrétiser malgré une atmosphère qui voit le feu, le sang et l’incertitude régionale continuer de menacer nos murs, nos villes et nos hommes ? Le peuple libanais, toutes appartenances politiques et religieuses confondues, veut y croire et croise les doigts pour sa réalisation dans le respect de ses lois républicaines et constitutionnelles. Il souhaite, profondément, que les politiques respectent, pour une fois, le choix de la vox populi, en mettant en sourdine leurs intérêts personnels et en agissant solidairement et exclusivement pour mener à terme ce devoir national sacré, afin d’éviter le chaos et l’effondrement de cette terre-message, grande par son histoire et riche par sa cohabitation multicommunautaire et pluriculturelle. Mais après cette échéance, et en espérant que cette étape sera franchie avec succès, le Liban tout entier suivra avec inquiétude la mise en place du nouveau régime, ses objectifs intérieurs et extérieurs, son plan directeur, sa stratégie et les hommes qui seront aux commandes de ses institutions, sans oublier l’essentiel, à savoir : – Une armée forte et seule responsable de la défense nationale ; – Une police efficace et seule responsable de la sécurité du citoyen ; – Une justice indépendante et au-dessus de tout soupçon ; – Une jeunesse motivée et agissante dans tous les secteurs ; – Une diaspora de plus en plus impliquée dans les décisions nationales et la reconstruction du pays. Attention donc aux écueils et aux vieux démons qui hantent l’esprit de tout nouveau pensionnaire de Baabda ! Aujourd’hui, plus que jamais, aucun dérapage ne lui sera pardonné, aucune perte de temps ne lui sera consentie, aucune omission ne lui sera promise, aucune opacité ne devra couvrir ses lacunes ou ses défaillances, aucune faute ne devra être tolérée et rester impunie, car n’importe quel dysfonctionnement pourrait vite faire flamber les braises encore brûlantes qui jonchent le sol national et celui des capitales riveraines. Bonne chance et bonne route Monsieur le Président, tous les citoyens vous attendent avec beaucoup d’impatience et d’espoir. Salim F. DAHDAH Conseiller en stratégie et en relations publiques