Les deux frères palestiniens ont été interpellés en compagnie de voisins par l'armée israélienne alors qu'ils s'abritaient sous une cage d'escalier. Selon leur récit, Mahmoud et Hassan ont reçu l'ordre de sortir, nus, le visage contre un mur - Israël exige souvent de ses prisonniers qu'ils ôtent tous leurs vêtements à titre de précaution, de crainte qu'ils ne dissimulent des armes ou des ceintures d'explosif. « On nous a battus alors que nous nous tenions contre le mur et on nous a aussi lancé des pierres », raconte Mahmoud. Contactée à propos de ces accusations, l'armée israélienne a expliqué que les détenus gazaouis étaient soupçonnés d'être « impliqués dans des activités combattantes ou terroristes ». « Ces arrestations ont été menées conformément aux procédures très claires ordonnant à nos soldats de, notamment, respecter la dignité et la santé des prisonniers et de s'assurer que leur détention se déroule dans des conditions convenables », affirme Israël dans un communiqué promettant l'ouverture d'une enquête sur ce cas d'espèce.
Les frères Ghabayen affirment avoir été détenus pendant trois jours dans la bande de Gaza avant d'être transférés en Israël. Ils y ont été interrogés pendant cinq jours avant d'être remis en liberté. « On a essayé de me tirer les vers du nez à propos de la résistance et de l'existence de tunnels, où se cachent les combattants et d'où les roquettes étaient tirées », raconte Hassan, qui ajoute : « Je leur ai répondu que je ne savais rien ». L'adolescent dit avoir vu entre 80 et 100 détenus gazaouis dans un centre de détention à Beersheba, dans le sud d'Israël. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Gaza a, pour sa part, fait état de 115 cas de disparitions de Palestiniens pendant la guerre, qui a duré en tout 22 jours. Depuis, un certain nombre ont refait surface, morts ou vifs, dans la bande de Gaza.
Pas moins de sept ONG israéliennes de défense des droits de l'homme ont effectué une démarche commune auprès des autorités judiciaires et militaires de l'État hébreu pour dénoncer « les conditions difficiles, inhumaines et dégradantes dans lesquelles des détenus palestiniens ont été maintenus lors des premiers jours de leur incarcération ». Ces ONG exigent l'ouverture d'une enquête indépendante.