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Actualités - REPORTAGE

Seif al-Islam, un réformateur déterminé à changer l’image de son pays

Seif al-Islam, le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, est de plus en plus présenté comme le futur successeur de son père, même s’il s’en défend publiquement. Homme d’influence, Seif al-Islam (photo), 35 ans, n’occupe pas de fonction officielle. Mais il s’est distingué ces dernières années comme l’émissaire le plus fiable du régime et l’artisan des réformes, soucieux de normaliser les relations de la Libye avec l’Occident. En exposant le 20 août 2007 un projet de modernisation de son pays, il a relancé les spéculations sur la question de la succession, même si, a-t-il dit, « la Libye ne deviendra pas une dynastie ou une monarchie ni une dictature ». Se présentant avant tout comme ambassadeur de l’humanitaire aussi bien en Libye qu’aux quatre coins du monde à travers l’association caritative qu’il a créée en 1997, il a été au cœur de la médiation dans l’affaire des infirmières bulgares et du médecin d’origine palestinienne libérés en juillet 2007 après plus de huit ans de détention en Libye. Il est intervenu aussi à plusieurs reprises dans des négociations internationales par le biais de la Fondation Kadhafi pour le développement. Né le 25 juin 1972 à Tripoli, le « Glaive de l’islam » – son nom en arabe – est le fils aîné de la seconde épouse du dirigeant libyen et le deuxième de ses huit enfants. Il obtient en 1995 un diplôme d’ingénieur architecte à l’université al-Fateh de Tripoli, d’où son surnom d’« ingénieur Seif ». Son père le charge alors de concevoir un grand complexe immobilier avec hôtels, mosquée et logements. Cinq ans plus tard, ce grand jeune homme svelte aux allures de play-boy poursuit sa formation en étudiant la gestion à Vienne (Autriche), où il obtient un diplôme de l’International Business School. C’est à cette époque qu’il noue une amitié durable avec Jorg Haider, le chef de la droite populiste autrichienne. Enfin, c’est à Londres qu’il parfait sa carrière universitaire avec un doctorat de la London School of Economics. Personnalité en vue à Tripoli où il s’est lancé dans les affaires, il fait son apparition sur la scène internationale en 2000 lorsque sa fondation négocie la libération d’otages occidentaux détenus par un groupe d’extrémistes islamistes aux Philippines. Anglophone, germanophone et parlant un peu le français, s’exprimant avec calme et pondération, il est alors dépeint dans la presse comme le nouveau visage respectable d’un régime longtemps accusé de soutien au terrorisme. C’est également lui qui négocie les accords d’indemnisation financière des familles des victimes de l’attentat de Lockerbie en 1988 et contre un DC-10 d’UTA en 1989. Dernièrement, le fils du leader libyen a mené campagne pour l’ouverture de son pays aux médias privés, appelant à « libérer les médias de l’emprise de l’État ». Il a réussi à lancer en août 2007 la première chaîne de télévision privée ainsi que les deux premiers journaux indépendants du pays. Célibataire à la mise branchée, affectionnant les lions domestiqués, amateur de pêche sous-marine, de chasse au faucon et de randonnées à cheval, Seif al-Islam s’adonne également à la peinture.
Seif al-Islam, le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, est de plus en plus présenté comme le futur successeur de son père, même s’il s’en défend publiquement.
Homme d’influence, Seif al-Islam (photo), 35 ans, n’occupe pas de fonction officielle. Mais il s’est distingué ces dernières années comme l’émissaire le plus fiable du régime et l’artisan des...