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Actualités - OPINION

Les lecteurs ont voix au chapitre

Merci, général Sleimane Dans un geste qui l’honore, le commandant en chef de l’armée a dédié la victoire de Nahr el-Bared non seulement aux soldats tombés au champ d’honneur, mais aussi « aux martyrs de la Résistance qui ont sacrifié leurs vies au service de la nation ». Cette phrase ne peut évidemment faire allusion aux miliciens du Hezbollah puisque leur chef s’était opposé à cette bataille, allant jusqu’à tracer autour du camp une « ligne rouge » que l’armée libanaise n’aurait pas dû, selon lui, franchir. Merci donc à Michel Sleimane d’avoir eu la grandeur d’âme – et aussi le courage, car il en faut pour aller ainsi à contre-courant des idées reçues – d’associer à la victoire, qui est celle de toute la nation, ces combattants obscurs, trop oubliés, parfois même honnis, qui ont « sacrifié leurs vies au service de la nation » en combattant au sein de la Résistance contre l’occupant syrien. Yves PRÉVOST Wahhab et le royaume wahhabite Je me demande parfois pourquoi les médias insistent à nous provoquer tous les soirs en diffusant les activités et les propos ridicules de M. Wi’am Wahhab. Cela ne sert qu’à provoquer les gens et les énerver tous les soirs. Une telle complaisance n’est point à la hauteur intellectuelle et morale des Libanais, lesquels méritent certainement qu’on s’adresse à eux en choisissant un lexique moins agressif, plus rationnel. Cet ancien ministre avait appelé entre autres au boycottage de l’Arabie saoudite. M. Wahhab aurait-il une idée de l’ampleur de la contribution de ce pays au PIB libanais à travers ses investissements au Liban ? A-t-il pensé aux dizaines de milliers de Libanais qui travaillent dans le royaume ? Que compte-t-il faire de leurs familles, une fois les relations diplomatiques rompues ? Sait-il que toutes les guerres ont eu lieu à des fins économiques ? Et que l’intérêt général d’une nation se mesure par le bien-être de ses citoyens ? Qu’en serait-il de notre économie si les souhaits de Wahhab venaient à être exaucés ? De grâce alors, épargnez-nous ces maladresses. Camille MOURANI Dix visions C’est de la folie ! Les Libanais sont scindés en plusieurs camps, les Palestiniens, de leur côté, ont leurs propres camps et divisions. Et l’insécurité règne inévitablement ; chaque soir, c’est l’attente d’une possible explosion… Par mesure de sécurité, on ne sort pas la nuit et, pour se divertir, on s’installe devant la télévision. Les nouvelles sont graves : funérailles de martyrs, défilés de blessés, exodes. On zappe : scènes identiques et répétitives en Irak ! Nos responsables s’indignent et nous matraquent de déclarations inutiles à notre pain quotidien, et on revoit réapparaître les « abouwat » dont on n’a jamais regretté l’éclipse. Nos reporters sur le terrain, tous transformés en Casques bleus de peur et non de paix, nous transmettent en direct les informations, où le bruit de fond, leur teint et la fumée, et le micro vacillant suffisent à nous faire comprendre que « tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes », comme dit Zadig, dans l’œuvre de voltaire. Nous sommes tous abattus, démoralisés, avec le fort pressentiment que plus rien ne nous sortira du gouffre, sauf un événement imprévu qui surprendrait, une intervention surnaturelle qui corrigerait ces carences. Prions donc pour un miracle céleste. Point d’interrogation : la supposition que nous soyons parvenus à diviser les saints entre eux n’est point négligeable. Daad S. NAFFAH À la libanaise À l’approche de la date de l’élection présidentielle, un bilan devrait être dressé sur la situation dans le pays. Les Libanais de tout bord devraient essayer d’évaluer les dégâts causés dans leur vie par les divisions politiques. Plusieurs constatations nous viennent à l’esprit : – Beaucoup de nos compatriotes, exaspérés par le pourrissement ambiant, envisagent d’envoyer leur progéniture à l’étranger pour poursuivre leurs études universitaires, quand ils ne l’ont pas déjà fait. Double perte, financière d’abord, le coût des études et de l’installation oscille autour de 30 000 dollars par an ; humaine ensuite, en raison de la perte de potentiel pour le pays et du risque de non-retour au bercail. – Blocage des investissements des résidents au Liban par crainte du lendemain et par manque de confiance dans le pays. – Hésitation des émigrés à venir au Liban, en sachant que ceux-ci sont notre principale richesse nationale, notre or rouge, blanc et vert. – Fragilisation de tous les secteurs économiques avec les conséquences classiques : paupérisation, chômage et émigration. À ce bilan négatif, on pourrait opposer un autre plus positif, porteur d’espoir : – Une armée unie, rassemblant des effectifs soudés appartenant à la mosaïque libanaise. – Une Administration qui fonctionne avec un personnel multiconfessionnel, qui essaie d’assurer le courant électrique, d’enseigner et de faire régner l’ordre. – Enfin et surtout un peuple uni. Force est de constater que, malgré tous les clivages politiques, les Libanais gardent entre eux un langage courtois, amical, fraternel. D’ailleurs, dans toutes les discussions entre partisans d’opinions différentes, on décide, à l’épilogue, de ne pas aller trop loin, avec souvent le leitmotiv suivant : « On tient à notre amitié. » Un compromis est toujours trouvé pour clôturer la conversation, le bon sens populaire orienté vers la concorde prévalant toujours. La nation libanaise, vieille de deux millénaires, a toujours trouvé des solutions à ses différends, limités dans le temps par une formule magique opposée à la libanisation et qui était à la base du miracle libanais. La formule « à la libanaise ». Philippe EL-DAHER
Merci, général Sleimane


Dans un geste qui l’honore, le commandant en chef de l’armée a dédié la victoire de Nahr el-Bared non seulement aux soldats tombés au champ d’honneur, mais aussi « aux martyrs de la Résistance qui ont sacrifié leurs vies au service de la nation ».
Cette phrase ne peut évidemment faire allusion aux miliciens du Hezbollah puisque leur chef...