« Des paroles après la guerre » présenté au Madina

C’est en collaboration avec l’équipe du journal al-Akhbar que le musicien Anouar Brahem a pu présenter son documentaire au théâtre Madina. Réalisé dans l’urgence à la suite de la guerre de juillet 2006, Des paroles après la guerre s’articule sur des propos recueillis de certains artistes et intellectuels qui ont réagi au lendemain du drame qui a encore une fois touché le Liban. C’est sur fond de musique langoureuse, composée par le luthiste, devenu à l’occasion cinéaste, et d’images aigres-douces, que huit « caractères » (journalistes, écrivains ou artistes) vont s’exprimer pour cracher leur colère. « C’est un élan qui m’a poussé à réaliser ce film, commente le musicien. Je connais le Liban pour y être venu à plusieurs reprises présenter des concerts. J’avais hâte d’y revenir dès que la guerre a pris fin tout en n’ayant pas encore l’intention de faire un film. C’est à mon arrivée que l’idée m’est venu à l’esprit. Comme un élan… » Ce documentaire réalisé donc dans l’urgence devient pour cet artiste engagé envers l’art et son universalité comme un acte de foi, bouleversant et passionné. Élias Khoury, Bernard Khoury, Joseph Samaha, Rima Khcheich et d’autres encore parlent. De leur vision d’avenir et de la plaie béante qu’a laissé cette guerre. Le cinéaste ne les interroge pas. Il se tient à l’écart, laissant parler ces acteurs d’un jour ainsi que sa musique et les images d’aujourd’hui et d’hier. À travers cette œuvre, les paroles viennent du cœur. Sincères, elles expriment les rapports qu’ont eus ces personnages avec la guerre. Si l’artiste assure ne pas s’être politiquement engagé dans sa première création cinématographique, les personnes interrogées, par contre, semblent s’être souvent laissées emporter par le virus contagieux de la politique.