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L’actuel maître du Kremlin ne peut se représenter une troisième fois, mais peut donner sa bénédiction à un candidat La Russie se lance dans le marathon électoral de l’après-Poutine

La Russie s’est lancée dans un marathon électoral – législatives et présidentielle – dont la clé se trouve au Kremlin et qui doit se conclure en mars 2008 par l’élection d’un successeur à Vladimir Poutine. Un décret présidentiel, signé hier, a ordonné de « fixer au 2 décembre l’élection des députés de la Douma de la Fédération de Russie », a annoncé le Kremlin dans un communiqué. Une fois ce décret publié au journal officiel Rossiïskaïa Gazeta – dans les cinq jours suivant la signature –, la campagne électorale sera définitivement ouverte et le départ donné pour la conquête des 450 sièges de la Douma, Chambre basse du Parlement. Si l’issue de ce scrutin ne fait guère de doute, le parti pro-Kremlin Russie unie dominant le champ politique – il détient la majorité absolue à la Douma –, la grande interrogation porte sur la succession de Vladimir Poutine, dans l’impossibilité de se représenter après deux mandats successifs (2000-2004 et 2004-2008). Le maître du Kremlin, très populaire chez ses concitoyens, a maintes fois répété qu’il ne modifierait pas la Constitution pour rester au pouvoir et a promis de faire part de ses préférences, le moment venu, pour un candidat. Ce dernier, fort de l’appui du Kremlin, sera alors plus que favori. Tous les regards sont désormais tournés vers l’Administration présidentielle et le chef de l’État, à l’affût du moindre remaniement, de la moindre déclaration qui pourrait lever le voile sur le dauphin désigné de Vladimir Poutine. « Pas un seul parti, pas une seule force politique ne peut prendre part aux élections sans la bénédiction du Kremlin », souligne Macha Lipman, analyste au centre Carnegie à Moscou. Trois à quatre partis – Russie unie, Russie juste, les communistes et les ultranationalistes de Vladimir Jirinovski – sont susceptibles de franchir la barre de 7 % des suffrages, instaurée pour entrer à la Douma. Ils sont tous proches du Kremlin ou pro-Poutine, même si le PC garde une base électorale et une identité propres. En face, l’opposition paraît plus que jamais morcelée, avec les libéraux d’un côté – eux-mêmes divisés en deux camps (SPS et Iabloko) – et la coalition L’Autre Russie de l’autre, dirigée par le champion d’échecs Garry Kasparov, qui peine à trouver une ligne claire. Au vu des premiers tests sur le terrain, l’ex-Premier ministre de Vladimir Poutine, Mikhaïl Kassianov, devenu un farouche opposant, semble avoir la faveur des militants de L’Autre Russie comme candidat à la présidentielle. Mais ce libéral, aux allures de technocrate, reste très impopulaire en Russie et a peu de chances de se frayer un chemin. Ignorée par la télévision, un puissant relais d’opinion contrôlé par le pouvoir, l’opposition peine à exister. Ses leaders « n’ont pas de responsabilités, ils ne font pas les gros titres », observe le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov. « L’opposition n’a aucun accès aux médias, aucune possibilité d’exprimer ses idées. Elle reste un club des amateurs de la discussion dans la cuisine », réplique Sergueï Parkhomenko, chroniqueur sur la radio Echo de Moscou, un des rares médias encore indépendants. Selon le porte-parole du Kremlin, Vladimir Poutine fera part de sa préférence pour un candidat « au moment de l’élection parlementaire ». Deux dauphins potentiels semblent se détacher, les vice-Premiers ministres Dmitri Medvedev et Sergueï Ivanov. Si ce dernier, ex-ministre de la Défense, semble avoir pris l’avantage, au moins en termes de temps d’antenne dans les journaux télévisés, le scénario d’un « troisième homme » reste toutefois toujours examiné de près par les kremlinologues. Une seule certitude s’impose : la campagne électorale bat en fait déjà son plein. Depuis le début de l’année, le président Poutine ne cesse de rugir contre l’Occident et l’OTAN, suspectés de tous les maux, en menaçant d’une riposte appropriée de Moscou. « L’idée d’une Russie entourée d’ennemis, de menaces, les vieux bombardiers (stratégiques) qui reprennent du service, ça c’est la campagne électorale », estime Sergueï Parkhomenko.
La Russie s’est lancée dans un marathon électoral – législatives et présidentielle – dont la clé se trouve au Kremlin et qui doit se conclure en mars 2008 par l’élection d’un successeur à Vladimir Poutine.
Un décret présidentiel, signé hier, a ordonné de « fixer au 2 décembre l’élection des députés de la Douma de la Fédération de Russie », a annoncé le Kremlin...