Les incendies perdent en intensité, pas la colère des habitants

Les incendies, qui faisaient rage depuis six jours, ont commencé à perdre en intensité hier en Grèce, où la colère à l’encontre du gouvernement semble au contraire grandir à mesure que la population découvre l’ampleur des dégâts. Grâce au travail acharné des pompiers, aidés par des vents moins violents et une baisse des températures, les deux plus importants incendies en Elide dans le Péloponnèse (Sud) et sur l’île d’Eubée (Est) « ne sont plus si violents », ont annoncé les pompiers grecs, toujours épaulés par de très importants moyens étrangers, en hommes et en matériel. Le gouvernement a mis en place des guichets d’indemnisation où les sinistrés peuvent rapidement obtenir une aide d’urgence de 3 000 euros. La catastrophe, qui a fait jusqu’ici 63 morts, selon un bilan provisoire, prend un tour de plus en plus politique avec en ligne de mire les élections législatives du 16 septembre, au cours desquelles le Premier ministre conservateur Costas Caramanlis joue sa réélection. Hier soir, une manifestation silencieuse s’est déroulée à 19h00 (16h00 GMT) à Athènes pour protester contre les carences du gouvernement. Chaque jour qui passe révèle un peu plus l’ampleur de la catastrophe. En tout, ce sont près de 184 000 hectares de terrain qui sont partis en fumée entre le 24 et le 26 août en Grèce, au plus fort de la catastrophe, selon des chiffres publiés par le système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS). Et désormais, ce sont les inondations qui sont à craindre, a averti le commissaire européen à l’Environnement, Stavros Dimas : « S’il pleut, il peut y avoir des inondations parce que le sol sera tellement sec que l’eau ne pourra pas s’y infiltrer. Toutes les parties doivent se préparer à cette éventualité. »